La garde à vue du journaliste de Senego Abdou Khadre Sakho et l’audition du Rédacteur en chef de ladite structure Mangoné Kâ, est un pas de plus dans la tendance du régime actuel de s’en prendre aux journalistes. Pendant ce temps, le chroniqueur de Walf Serigne Bara Ndiaye est en détention et plusieurs confrères sont sous le régime du contrôle judiciaire. Or, Macky est resté longtemps au pouvoir sans qu’aucun journaliste ne soit inquiété.
Exactement comme il l’avait promis. Mais depuis l’affaire Sweet-Beauty et la guéguerre entre le pouvoir et Pastef, les choses ont changé. Le pouvoir a eu en ligne de mire certains éléments de la presse, journalistes et chroniqueurs à l’égard de qui il est resté intransigeant. C’est le cas de Pape Alé Niang, Pape Ndiaye, Serigne Saliou Gueye et autres… Il est important en effet de souligner que la liberté de presse est sacrée au Sénégal parce que relevant de la liberté de pensée, d’opinion et d’expression. Ces différentes libertés sont sous protection constitutionnelles et des textes internationaux.
Toutefois, l’exercice de toute liberté est encadrée. D’où la responsabilité . Or, si l’opposition peut parfois se tromper de cible dans sa riposte contre le régime de Macky en s’attaquant aux institutions de la République, le pouvoir peut aussi dériver en s’en prenant à la presse parfois d’une façon abusive. Mettre en garde à vue celui qui a rapporté des propos et laisser en liberté celui qui les a tenues relève d’un abus évident. A moins qu’il n’a été prouvé que le journaliste n’a pas été fidèle dans son compte-rendu.
En attendant alors d’y voir clair, il est important de rappeler que l’Etat ne gagne rien à s’en prendre aux journalistes dans l’exercice de leur profession. Et qu’en tout état de cause, la presse sénégalaise va continuer à rayonner en route responsabilité même si des abus peuvent aussi être constaté dans la pratique professionnelle quotidienne. Or, même si cela était le cas, l’emprisonnement ne serait pas la solution.
La profession regorge de suffisamment de mécanismes pour obvier aux manquements.
En clair, l’Etat doit savoir raison garder et éviter que la « desonkiation » ne soit un prétexte pour des atteintes graves aux libertés publiques.
Assane Samb