Le Premier ministre sénégalais, Amadou Bâ a présidé jeudi le lancement de la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière en présence de plusieurs acteurs, des ministres et autres autorités. Dans son allocution, il a listé les raisons qui poussent les jeunes à prendre ce risque, avant de donner des solutions pour lutter contre le fléau.
« Nous sommes réunis ici pour marquer la validation de la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (SNLMI). Une étape décisive vers la concrétisation de la vision du président Macky Sall. Nous devons reconnaître que l’émigration irrégulière est un phénomène multi dimensionnel dont les causes sont complexes et diverses », a dit M. Ba.
Selon lui, la pauvreté, les conflits, les persécutions, les catastrophes environnementales, les inégalités et l’absence d’opportunités économiques sont autant de facteurs qui poussent certaines personnes à risquer tout pour chercher une vie meilleure ailleurs. Mais en réalité, le Sénégal est aussi un pays d’accueil et de transit en matière de migration. En raison de sa position géographique, de sa stabilité politique et son niveau de développement économique, le pays attire des migrants de différentes régions de l’Afrique de l’Ouest notamment.
« Nous devons faire face à cette réalité avec détermination et intelligence en nous concentrant sur les potentialités exceptionnelles que regorge notre pays pour lutter efficacement contre ce phénomène », a-t-il estimé.
4 piliers essentiels pour lutter contre la migration irrégulière
Cette stratégie vise à aborder les causes profondes de la migration irrégulière sur 4 piliers essentiels. D’où la nécessité pour le Premier ministre de détailler ses solutions. D’abord, il faut la promotion de l’éducation et la formation, car selon lui, l’éducation est la « pierre angulaire » du développement économique et social. En offrant une éducation de qualité et en renforçant les compétences des jeunes, nous leur donnons les moyens de réussir et de contribuer positivement au développement du pays.
La seconde option pour faire face à ce phénomène, est la création d’emplois et d’opportunités économiques. En effet, le développement économique inclusif est indispensable pour freiner l’exode des jeunes. Le Premier ministre a rappelé le soutien à l’entrepreneuriat, l’innovation et à l’encouragement de l’investissement dans les secteurs porteurs afin de générer des emplois durables et décents.
La protection des droits humains et la lutte contre l’exploitation est aussi à prendre à bras le corps. « Nous œuvrons sans relâche pour protéger les droits fondamentaux de tous les individus, qu’ils soient citoyens sénégalais ou étrangers résidant sur notre territoire. La traite des êtres humains et l’exploitation des plus vulnérables ne seront jamais tolérées, et nous veillerons à l’application rigoureuse des lois en la matière », a promis le Premier ministre.
Enfin, Amadou Ba a estimé que la sensibilisation et la coopération internationale doivent être de mise. Car, « la lutte contre la migration irrégulière est une responsabilité qui dépasse nos frontières ». De ce fait, il a soutenu qu’il est nécessaire de veiller à la coopération avec les partenaires internationaux pour échanger les meilleures pratiques, partager des expériences et coordonner les efforts dans cette quête commune de stabilité et de développement.