F24 maintient la pression sur le gouvernement

par pierre Dieme

Campagne internationale de dénonciation, recours contre «la politique répressive»…La Plateforme citoyenne Forces vives du Sénégal F24 entend poursuivre son combat pour la préservation de la paix civile au Sénégal

Face à la presse hier, mercredi 26 juillet, la Plateforme citoyenne Forces vives du Sénégal F24 a annoncé avoir initié une «campagne internationale d’informations et de dénonciation sur l’état fortement dégradé de la démocratie et des libertés dans notre pays» et des recours contre la «politique répressive». Ce, après les interdictions de leurs rassemblements.

La Plateforme citoyenne Forces vives du Sénégal F24 entend poursuivre son combat pour la préservation de la paix civile au Sénégal. Face à la presse hier, mercredi 26 juillet, elle a annoncé avoir initié une nouvelle étape pour faire face au régime en place.

«Après l’opération menée contre la 3ème candidature de Macky Sall, F24 a entamé à partir de cette semaine une campagne internationale d’informations et de dénonciations sur l’état fortement dégradé de la démocratie et des libertés dans notre pays. Il s’agira aussi d’alerter sur les risques de déstabilisation du Sénégal consécutivement aux manœuvres en cours du régime en place pour se maintenir par tous les moyens et d’abord par une sélection arbitraire de candidats à la prochaine élection présidentielle», a déclaré le coordonnateur du F24, Mamadou Mbodj. Il a ainsi lancé un appel «solennel» au Président de la République et à son gouvernement pour «leur demander de tourner la page de la violence répressive et de privilégier la désescalade et l’apaisement». Selon Mamadou Mbodj, «le renoncement à la candidature au 3ème mandat illégitime est un acte salutaire qui doit être suivi par d’autres, allant dans le sens de la satisfaction des trois points restants de la charte de F24». Toutefois, dira-t-il, «en tout état de cause, F24 saura faire face à la tendance dictatoriale ayant prévalu jusqu’ici par une démarche intelligente, résiliente et stratégique pour la libération des prisonniers politiques, l’organisation des élections sincères, transparentes, apaisées et inclusives».

Prenant la parole, Senghane Senghor, membre de F24, dénonce les interdictions de manifestations et annonce des recours. «Après avoir motivé l’interdiction de la manifestation du 21 juillet par des risques de perturbations à l’ordre public, le gouvernement a justifié la levée du blocus illégal du domicile d’Ousmane Sonko par l’absence de menaces à l’ordre public deux jours plus tard. Au lieu de permettre aux citoyens d’exprimer librement et pacifiquement leur désaccord avec la gouvernance violente et manipulatrice, le gouvernement opte pour l’interdiction systématique incitant ainsi les citoyens à recourir à des manifestations non-autorisés, à la résistance», a laissé entendre Senghane Senghor. Selon lui, «contre la politique répressive, tous les recours prévus par les lois et règlements au plan national et international seront utilisés et les juridictions compétentes interpellées»

F24 encourage ainsi «les députés à finaliser le recours constitutionnel pourle contrôle de constitutionalité de la loi révisant le parrainage qui a déjà fait l’objet de censure par la CEDEAO».

JUSTICE ET LIBERTE : F24 dénonce le mandat de dépôt contre Aliou Sané

F24 n’apprécie pas le mandat de dépôt contre son vice-coordonnateur de la plateforme, Aliou Sané du mouvement Y’en a marre. «F24 affirme haut et fort son indignation, dénonce avec la dernière énergie cet acharnement sur Aliou Sané, condamne fermement l’action de violence répressive dont usent et abusent le procureur, les ministres de la Justice et de l’Intérieur», a déclaré hier, mardi 26 juillet, Abdou Khafor Kandji, membre de la coordination du mouvement Y’en a marre. Pour rappel, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar a annulé mardi dernier l’ordonnance du juge d’instruction qui avait accordé à Aliou Sané une liberté provisoire. Arrêté en fin mai dernier et poursuivi pour participation à une manifestation non déclarée et trouble à l’ordre public, Aliou Sané avait bénéficié d’une liberté provisoire. Le procureur de la République avait saisi la Chambre d’accusation du tribunal pour annulation de la décision.

Mariame DJIGO  

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