Les fortes pluies, qui se sont abattues à Touba, ont causé beaucoup de dégâts dans la capitale du ‘’Mouridisme’’. Des routes impraticables aux commerces envahis par les eaux, en passant par la Mairie de Touba et l’hôpital Ndamatou, tout est complètement submergé. Bref, toutes les promesses et autres déclarations d’intention du régime tendant à faire croire aux populations que les inondations allaient être un vieux souvenir, ont finalement fondu comme beurre au soleil.
A Touba, les populations ne dorment plus du sommeil du juste. Et pour cause, les dernières pluies notées dans la ville sainte ont causé beaucoup de problèmes. Déjà, l’accès devient un véritable casse-tête pour les automobiles venant de Mbacké. L’axe Mbacké-Touba est impraticable, des automobilistes roulent à sens unique. La devanture de la Mairie de Touba est complètement engloutie et l’accès est quasiment difficile. Pour accéder dans les locaux, il faut faire un véritable parcours du combattant en utilisant des moyens de fortune comme les pierres pour espérer entrer dans la Mairie. Une dame est tombée dans les eaux stagnantes en voulant accéder à la Mairie pour chercher un extrait de naissance. En se relevant, sa cheville a été endommagée et elle marchait difficilement. Un véritable calvaire pour tous ceux qui veulent rallier la Mairie.
L’axe Mbacké-Touba est impraticable ; les automobilistes roulent à sens unique ; il faut marcher sur des pierres pour entrer dans la mairie de la capitale du ‘’Mouridisme’’
Une longue file de véhicules est visible depuis la gare routière de Touba. Les véhicules de transport urbain communément appelés Mbacké-Touba, taxis et véhicules divers étaient immobiles, leurs moteurs tournant au ralenti. Parfois, certains conducteurs se rendent par d’autres chemins menant au rond-point qui sépare les villes de Mbacké et Touba. La Police contrôle et régule la circulation au rond-point et les voitures passent lentement.
Les tarifs des transports explosent ; on peut débourser jusqu’à 3000 F Cfa pour rallier la Grande Mosquée de Touba
“Honnêtement, cette section est une lutte à la fois pour les conducteurs et les utilisateurs”, a expliqué un chauffeur au volant. Il dit qu’en plus des routes asphaltées, les routes de campagne ont également été endommagées par les eaux de pluie. Cela a entraîné une augmentation significative des coûts du transport, dit-il. Un client peut débourser jusqu’à 3 000 francs Cfa pour aller à la Grande Mosquée de Touba.
Un autre chauffeur, Abdou Ndiaye, lui emboîte le pas. Selon lui, le fait que tous les véhicules utilisent la même voie est une source d’insécurité. Les collisions entre véhicules sont fréquemment notées. Cela cause beaucoup de dommages matériels aux conducteurs. Des voitures sont également englouties dans l’eau de pluie. En effet, il appelle les autorités compétentes à prendre des mesures pour mettre fin à cette situation qui date depuis plusieurs années.
Les eaux de pluies n’ont pas épargné l’établissement de santé public de Niveau 3, Ndamatou. Les bureaux sont complètement inondés, la cour de l’hôpital, les salles de soins, les salles de consultation et d’hospitalisation sont devenues prisonnières des eaux de pluies
De multiples dégâts et dommages dus à l’eau stagnante ont été signalés dans diverses parties de la ville, y compris le marché Ocass. Des commerces, des tables et du matériel exposés dans la rue ont été submergés. Les commerçants doivent patauger pour se rendre à leur lieu de commerce. La même situation prévaut dans les quartiers de Darou Khoudoss et Ndamatou et à quelques mètres de la Grande Mosquée.
Les eaux de pluies n’ont pas épargné l’établissement de santé public de Niveau 3, Ndamatou. Les bureaux sont complètement inondés, la cour de l’hôpital, les salles de soins, les salles de consultation et d’hospitalisation sont devenues prisonnières des eaux de pluies. Accéder dans l’édifice sanitaire est quasiment impossible. Les malades sont renvoyés dans d’autres structures de santé. Une situation désagréable se présente dans l’hôpital au grand dam du personnel soignant et des patients qui ont rallié la structure.
Une situation catastrophique et difficile que sont en train de vivre les populations de Touba. Les autorités administratives et municipales ont pourtant très tôt pris les devants surtout à quelques jours seulement du grand Magal de Touba. Mais les stratégies avancées et les mesures prises n’ont pas résisté à la furie des eaux de pluies qui ont complètement pris possession de la Cité religieuse.
Les multiples réunions tenues régulièrement par les autorités n’ont pas produit les effets escomptés. Et pourtant, le directeur général de l’Onas (Office national de l’assainissement) a, avec ses techniciens, effectué un déplacement à Touba il y a de cela quelques jours pour s’enquérir de la situation et des engagements fermes ont été pris. Mais au finish, les populations ont fait avec ces promesses de l’Onas l’apprentissage de la déception.
Les habitants ont peur des conséquences, sachant que la situation est favorable à certaines maladies
Le directeur général de l’Onas, Mamadou Mamour Diallo, a effectué, le 19 juillet 2023 dernier, une visite à pas de charge à Touba. Il a commencé par Tally Bu bess, où les canalisations sont en réalisation. Le taux d’exécution est satisfaisant. Dans cette zone, les canalisations ont été construites sur une longueur de 2, 2 km sur un total de 2, 3 km. «Le premier point, c’est le canal qui quitte Nguiranèle pour aller à Nguélémou. Il est finalisé à 90 %. Les indemnisations sont en cours. Après la libération des emprises, il sera possible de drainer les eaux», a indiqué Mamadou Mamour Diallo.
A PK9, un collecteur est en cours de réalisation. C’est l’ouvrage d’équilibre. Il prendra le relais en cas de remplissage ou de débordement des bassins de Poffdy ou de Darou Rahaman. Les eaux du bassin de Keur Niang pourront être acheminées au bassin de Nguélémou, avant d’être refoulées vers Keur-Kabb, qui a une capacité de stockage de 280.000 m3.”
A la Cité religieuse, les bassins de Darou Rahaman et de Pofdy seront à leur capacité de stockage. Leur réhabilitation est presque bouclée. Le revêtement des talus et le remblai ont été réalisés. C’est infrastructures contribuent à atténuer les inondations dans plusieurs quartiers de Touba. Les acquis ont été salués par les autorités religieuses de la ville sainte : ” Nous remercions le président Macky Sall pour le travail qu’il a fait à Touba. Nous remercions le ministre de l’Eau et de l’Assainissement en charge de la gestion et de la prévention des inondations et le directeur général de l’Onas. Il est revenu à plusieurs occasions pour assurer un suivi des travaux”, dira Abdou Lahad Kâ maire de Touba.
Cette année, la coïncidence du Magal avec la saison des pluies exige davantage d’efforts de réduction des risques d’inondations. Le contexte exige la mise en œuvre des mesures pour atténuer l’ampleur des inondations ou prévenir leurs risques. En tout état de cause et malgré tous les efforts consentis pour le compte des populations, la constante demeure que les populations souffrent énormément des inondations et craignent les conséquences avec les maladies tels que le paludisme et autre.
Pape Suzanne Dia, Correspondant à Touba Mbacké