Pour Birahime Seck, il est clair que le président de la République n’a pas encore renoncé à protéger certains pontes de son régime.
Interpellé hier jeudi à Saly sur l’information relayée par notre confrère « L’Observateur » faisant état d’un rapport de 400 kilogrammes de preuves remis au procureur de la République sur le dossier des fonds Force Covid 19, le coordonnateur national du Forum Civil a exprimé tout son désenchantement sur le suivi de ce dossier qui a fait couler tant d’encre et de salive. Cependant, il a salué la mise en place d’un pôle judiciaire financier qui va se substituer à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Pour Birahime Seck, il est clair que le président de la République n’a pas encore renoncé à protéger certains pontes de son régime. « Ce qu’on peut dire aujourd’hui, c’est que le président de la République n’a pas encore levé le coude. Je le dis parce que, déjà, il y a la Cour des Comptes qui nous doit des rapports depuis 2021. Donc la recevabilité n’est pas de mise au Sénégal. On peut en dire autant pour l’Inspection Générale des Finances, sans compter la domestication, pour ne pas dire la neutralisation de l’organe chargé de contrôler la passation des marchés publics, en l’occurrence l’ARMP, qui est logée à la présidence de la République », a fustigé Birahime Seck qui se dit désenchanté par la tournure des évènements.
Toutefois, il relève une bonne note sur l’espace public en ce qui concerne la recevabilité, et elle provient du débat en cours à l’Assemblée nationale pour la mise en place d’un pôle judiciaire financier. « Pour le Forum Civil, c’est une très bonne chose parce que c’est une vieille doléance pour notre organisation qui a produit une contribution pour la mise en place d’un parquet national financier. Aujourd’hui, au-delà d’un parquet national financier, nous avons un pôle judiciaire en son sein qui est composé non seulement du parquet national financier qui a une compétence nationale, d’une chambre de jugement, d’un pool ou d’un collectif de juges d’instruction, d’une chambre d’appel. En réalité, il s’agit d’une réponse aux critiques qui ont été faites à la Crei du fait qu’il y avait une absence d’un système de double juridiction. Le pôle judiciaire financier est donc une réponse à la critique qui a été apportée à la Crei » estime Birahim Seck. « Contrairement à l’information qui est véhiculée et qui nous fait croire que la Crei est morte, il faut tout de suite affirmer que la Crei n’est pas morte. Je vous renvoie juste en l’état au projet de texte que j’ai lu plus précisément à l’article 677- 94 où vous trouverez le délit d’enrichissement illicite qui est aujourd’hui de la compétence du pole judiciaire financier. Cet article traite également de la corruption qui était traitée par la Crei, il parle aujourd’hui des corruptions et des fraudes qui sont souvent détectées par les organes de contrôle comme la Centif et l’Ofnac », a ajouté le coordonnateur du Forum Civil.
Etienne Ndiaye Correspondant permanent à Mbour