Présidentielle 2024: Macky non partant, quel candidat et quel avenir pour BBY ?

par pierre Dieme

A moins d’un retournement de veste à la Alassane Ouattara en 2020, le Président Macky Sall va céder le pouvoir en avril prochain, après l’élection présidentielle de 2024. Une décision annoncée lundi soir en direct sur la chaîne nationale sénégalaise, la RTS et qui ouvre un autre débat au sein de la coalition au pouvoir et du parti Apr dont Macky Sall est le chef: celui de la succession.

Amadou Ba a déjà pris les devants
De source sûre, le Premier ministre a convoqué une réunion d’urgence dans l’après-midi du lundi avant la fameuse adresse à la nation avec les responsables et alliés de la coalition Benno Bokk Yakaar, des ministres et autres Directeurs généraux pour leur révéler l’information. L’a-t-il fait en tant que chef du Gouvernement ou en tant que successeur désigné officieusement ? Au QG de l’Alliance pour la République où l’ambiance était aux larmes de tristesse hier après la déclaration du Président Macky Sall, la Première dame, Marème Faye Sall était présente aux côtés de Amadou Ba. Ce n’est pas un détail insignifiant quand on connaît le poids de cette femme dans l’entourage de Macky Sall.

Le discours inquiétant des élus locaux membres de l’APR samedi
Reçus en audience samedi au palais de la République, les centaines de maires et élus locaux signataires d’une pétition pour la 3e candidature de Macky Sall ont tout fait et dit pour convaincre ce dernier de se représenter en 2024. Mais certaines prises de parole ont présagé d’une implosion réelle au sein du parti au pouvoir et de la coalition BBY si le Président Macky Sall renonçait à briguer un troisième mandat.

Me Omar Youm, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar l’a clairement dit: « Dans notre coalition, il n’y pas de place pour un débat de choix d’ici 2024. Et puis, je n’ai pas vu une autre candidature que la vôtre qui pourrait rassembler la famille de Benno Bokk Yakaar. Maintenant, si tu veux détruire la famille, déclare aujourd’hui que tu ne seras pas candidat et toute la famille de Benno sera détruite. Tu es le seul à pouvoir rassembler les gens derrière toi. Personne d’autre que toi ne pourra réussir cela ».

Après Me Youm, le Directrice du Fongip a entonné le même champ avec une surdose de radicalité. « Nous pouvons nous battre autant que nous l’avions fait en 2012. Nous pouvons nous battre autant que nous l’avions fait en 2019. Et en 2024, s’il faille que nous y laissions nos vies, nous le ferons. Et vous savez que je ne parle pas pour parler. Et vous savez pourquoi, monsieur le Président ? Si vous décidez de partir, derrière qui vous allez nous laisser ? Omar Youm l’a dit: d’ici 2024, il n’y a pas de place pour autre chose. C’est vous qu’on connaît et c’est vous qu’on veut. Si vous décidez de partir, derrière qui vous allez nous placer ? C’est ça ma question », s’est inquiétée Thérèse Faye Diouf, membre de l’APR de la première heure.

À part le nom de Amadou Ba, d’autres comme Abdoulaye Daouda Diallo, actuel président du CESE, Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l’Agriculture circulent comme pouvant être les potentiels successeurs de Macky Sall à la tête de la coalition BBY.

Les alliés de BBY seront-ils derrière le choix de Macky ?

Pour le moment, personne ne sait qui sera le candidat qui sera soutenu par l’actuel chef de l’Etat à l’élection présidentielle de 2024. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il faudra qu’il obtienne le consentement des grands alliés que sont le PS, l’AFP, l’UCS, Macky 2012 etc.

Le porte-parole du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane était également au palais de la République samedi dernier pour réclamer la candidature de Macky Sall. Par le passé, lui-même avait déclaré son intention de briguer les suffrages des Sénégalais. 

Quant à l’AFP de Moustapha Niasse, la fronde a déjà débuté avec le numéro 2, Alioune Sarr, ancien ministre du Tourisme. Il a été  investi le samedi 13 mai, par la coalition Convergence pour une alternative progressiste en 2024 (CAP 2024). Cette plateforme, lancée le 15 avril, regroupe plusieurs mouvements politiques et citoyens, ainsi que des militants de l’Alliance des forces de progrès (AFP).

Le Parti socialiste, l’AFP et l’UCS de Abdoulaye Baldé auront des choix à faire dans les prochaines semaines/mois.

AYOBA FAYE

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