La décision est tombée. Sa justification peut être risible mais a le malheur de primer. En effet, en dépit de la plaidoirie lumineuse de l’avocat du groupe Wal Fadjri, du réquisitoire énigmatique du Parquet général, la Cour suprême a indiqué qu’il fallait maintenir le statu quo.
Autrement, elle a rejeté la requête déposée par le groupe Wal Fadjri demandant la suspension de l’exécution de la décision du ministère de la Communication, des Télécommunications et l’Économie numérique. La Cour suprême, qui n’a pas tenu compte du caractère urgent du recours déposé par ledit Groupe de presse, a bizarrement estimé notamment que la durée de la sanction était presque arrivée à terme.
Ainsi, la décision arbitraire de couper le signal de WalfTV ayant été prise le 1er juin, il ne reste plus que huit jours à tenir. C’est ce que semble dire la haute juridiction qui avait pourtant la latitude de fixer l’audience en début de cette semaine comme le suggère une requête aux fins de suspension en référé.
Pourtant, les huit jours que la juridiction semble négliger auraient permis au Groupe de presse du Front de terre de tenir les Sénégalais informés de l’actualité brûlante du pays, en plus de faire des rentrées d’argent. D’autant que cette période coïncide avec les préparatifs de la fête de Tabaski qui incitent les annonceurs à se manifester. Mais tout cela n’a semble-t-il pas importuné le juge.
La Cour ne s’est pas non plus attardée sur la notification de la décision du ministre Moussa Bocar THIAM, parvenue aux responsables du Groupe Wal Fadjri huit jours après la suspension du signal de WalfTV. Tout comme elle n’a pas expliquée le droit sur lequel Moussa Bocar THIAM se serait appuyé pour prendre une telle mesure qui dépasse largement ses prérogatives.
C’est maintenant vers la Coordination des Associations de Presse (CAP) que les regards se tournent. Elle qui avait annoncé, mardi dernier, que le signal de WalfTv était en voie de rétablissement, doit maintenant des explications et plus pertinentes.
D’autant qu’elle a déclaré que c’est sur « ce rétablissement en bonne voie » et sur le placement sous contrôle judiciaire de Pape NDIAYE et de Serigne Saliou GUEYE qu’elle s’est fondée pour annuler le plan d’action qu’elle avait annoncé en grande pompe.
Entre admettre avoir été flouée par le ministre de la Justice qu’elle a remercié en avance et reconnaitre qu’elle a manqué d’ambition, de courage et de dynamisme, la CAP est plus qu’interpellée.