Le parti d’Ousmane Sonko, PASTEF-Les Patriotes va procéder, ce mardi, à la présentation d’un mémorandum sur les violences notées au Sénégal avant, pendant et après la décision judiciaire du 1er juin 2023. La cérémonie se tiendra à 17h30 au siège du parti KËR MAODO sis sur la VDN.
C’était prévisible. Pastef a apporté sa réplique au gouvernement qui a publié un livre blanc suite aux évènements en début du mois de juin. «La Lumière» est un livre de 36 pages et des annexes pour retracer les péripéties du parti depuis la radiation de Ousmane Sonko aux derniers événements. Présentant le document, Birame Souleye Diop a regretté le comportement du gouvernement «qui a produit un document de 5 pages pour la consommation étrangère, un document accusatoire contre le candidat Ousmane Sonko et contre les militants de Pastef».
Et face à cela, indique-t-il «Pastef, pour sacrifier à sa tradition d’être juste, concis, précis et clair a travaillé pour permettre à Ousmane Sonko de produire un document pour rétablir la vérité par rapport à ceux qui ont été la cible du gouvernement. Et nous choisissons le moyen du contradictoire parce que nous mettons à la disposition de tout le monde tous les documents pour leur permettre de dire que nous avons dit vrai où de constater que nous avons dit des contrevérités, ce que le gouvernement n’a pas fait».
Lisant un texte de Ousmane Sonko, le président du groupe parlementaire Yéwi Askan Wi dira : «Ce document est un récit documenté qui apporte une réponse au récit bon documenté du gouvernement me présentant comme étant le responsable des évènements tragiques qui se sont produits récemment au Sénégal. Il est accompagné d’un ensemble d’annexes prouvant la véracité des faits qui relève de la responsabilité historique et entière du président Macky Sall et de son ministre de la justice, de son ministre de l’intérieur, sa police, sa gendarmerie, ses milices armées et ses juges».
Revenant sur les faits, le député a d’abord tenu à préciser que la notion de contrainte implique l’assujettissement par la violence et les faits de violence sont toujours constatés sur la victime. Si l’on fait l’historique des victimes, l’on ne verra que ceux du Pastef ou de l’opposition. Les victimes de violence ont des noms et on les connait. Mieux depuis 2018, on connaît ceux qui ont appelé à la radiation et au meurtre de Ousmane Sonko et depuis lors ils font le tour des plateaux et aucun juge ne s’est autosaisi. Et lors des dernières manifestations, nous avons recensé 155 blessés dont 15 par balle et une vingtaine de morts ».
Auparavant, le secrétaire général chargé de la communication est revenu sur les attaques contre le parti Pastef : «Tous ceux qui ont été tués sont des jeunes qui croient au projet et qui battent pour le projet». El Malick Ndiaye a aussi précisé que «pas moins de 30 personnes sont mortes dans les manifestations au moment où ils déplorent des dégâts matériels et plus de 80% des victimes sont tuées par balle». Sur les blessés, il a révélé que le parti a pris en charge tout le monde et des avocats sont commis pour défendre tous les détenus. A l’en croire, le Pastef utilise ses fonds issus de la vente des bracelets et autres pour ces dépenses et il y a une équipe qui se charge de cela.
Le leader du Pastef s’est enfin exprimé dans un mémorandum de 36 pages où il a livré sa version sur les récentes manifestations macabres. « Face aux événements tragiques qui ont suivi le harcèlement judiciaire et la décision dont j’ai été l’objet dans l’affaire m’opposant à une sénégalaise qui m’a injustement accusé de viol et de menaces de mort par arme à feu, je voudrais porter à l’attention de l’opinion nationale et internationale ma part de vérité », a introduit Sonko dans le document présenté hier par le bureau politique de Pastef.
Le gouvernement, rétorque Birame Souleye Diop, « a produit un document de 5 pages qui n’est qu’un document accusatoire contre le candidat Ousmane Sonko et ses militants de Pastef pour une consommation étrangère ». Sur le contenu de l’ouvrage, intitulé « Lumière sur les violences de l’Etat contre les populations pendant et après la décision judiciaire inique du 1er juin 2023 », les camarades de Sonko se veulent précis.
Le nouveau bilan de 30 morts
Birame Souleye Diop a lui dressé un nouveau bilan des manifestations. « La conséquence absolue de tout ce traçage, de tout cet espionnage, ce sont les constatations que nous avons faites sur le terrain. Aujourd’hui, nous avons enregistré 30 décès et pour ces décès, nous avons quatre corps qui ne sont pas encore identifiés », a chiffré le député-maire. Selon lui, la justification d’une telle situation est à chercher dans le matériel de répression dont s’est doté l’Etat du Sénégal.