Les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ne décolèrent pas. Lors de leur conférence tenue ce mercredi 21 juin, par la voix d’Ibrahima Ndoye désignait porte-parole du jour, ils ont soulevé les préoccupations concernant « les violations des droits et libertés des étudiants au sein de l’établissement ». Ils ont aussi remis en question les « décisions unilatérales » imposées par les autorités universitaires concernant la tenue de cours en ligne, qu’il considère comme quasi impossibles à mettre en œuvre sur le territoire national. » Aujourd’hui nous
avons convié la presse pour expliquer réellement ce qui se passe et ce qui s’est passé au l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les droits et libertés des étudiants sont bafoués. La liberté d’expression qui existait jadis dans ce temple du savoir a été bafouée. Les étudiants ont été contraints de quitter les l’université et aujourd’hui on nous impose d’une manière unilatérale de tenir des cours en ligne, ce qui est quasi impossible sur le territoire national », a dénoncé M. Ndoye.
Revenant sur les événements survenus le 1er juin, marqués par des actes de saccages et de destruction de matériaux et de bâtiments de l’UCAD, M. Ndoye a affirmé que « la situation était différente de ce qui était dépeint par les autorités universitaires ». Selon lui, contrairement aux informations relayées, tous les bus n’ont pas été brûlés, et tous les amphithéâtres n’ont pas été saccagés. Il a précisé que seul « le chapiteau de la faculté des sciences juridiques et politiques a été incendié. L’amphithéâtre Eugénie Rokhaya Aw et son foyer ont également été touchés, de même que certains bus utilisés pour le transport des étudiants. Cependant, l’université a subi principalement des dégâts matériels mineurs, tels que des vitres cassées, et est parfaitement fonctionnelle pour accueillir les étudiants. Donc nous ne comprenons pas la volonté manifeste des autorités universitaires à continuer dans leur logique de bafouer les droits et libertés des étudiants. Ce, en allant jusqu’à prendre des décisions qui lèsent toute une communauté estudiantine qui avoisine les 93.000 étudiants. Qu’est qui motive leur décision? », s’est-il interrogé.
Poursuivant, il a confié qu’au niveau du campus social, le bureau du directeur, la direction de l’Association des Cités du Personnel (ACP) et la salle d’accueil ont été incendiés et sont actuellement in-opérationnels. Néanmoins, le bureau du service des courriers ainsi que d’autres bureaux connexes, comme celui du Centre des Œuvres Sociales des Étudiants (CSA), bien que vandalisés, restent fonctionnels. L’étudiant a également répondu aux affirmations du ministre de l’Enseignement Supérieur, en martelant qu’ « aucun pavillon de l’UCAD n’a été incendié ou saccagés, ils peuvent bel et bien recevoir les étudiants. Seule une partie du restaurant centrale a été saccagés et n’empêche en rien le fait qu’il soit opérationnel. Au niveau du restaurant Argentin, nous disons au ministre de l’Enseignement supérieur qu’il n’a pas reçu les bonnes informations, parce que le restaurant en question marche bien. «
En ce qui concerne les solutions pour la reprise des cours, le collectif des étudiants propose une reprise graduelle. « Dans la faculté des Lettres, seuls quatre départements doivent terminer leurs cours, tandis que les autres départements passeront directement aux examens. Concernant la faculté de Droit, malgré la perte du chapiteau, les étudiants peuvent revenir pour leurs examens et cours, car l’université est fonctionnelle ». Les étudiants de l’UCAD appellent ainsi les autorités universitaires à entamer un dialogue constructif afin de trouver des solutions satisfaisantes pour tous, et de garantir le respect des droits et libertés des étudiants au sein de l’établissement.
Ndeye Fatou Touré