Le F24 relance son dialogue du peuple

par pierre Dieme

Après une première tentative étouffée, les forces vives de la nation (F24) sont revenues à la charge par la relance du « dialogue du peuple ». En conférence de presse hier, leaders de l’opposition et acteurs de la société civile ont jeté les nouvelles bases de ces rencontres contre le pouvoir en place.

Les membres du F24 n’ont pas abdiqué en dépit de la première interdiction de leurs concertations, le jour et l’heure du dialogue national. Le préfet leur avait interdit le jardin des Parcelles assainies et puis la gendarmerie les avait délogés du siège du Grand parti de Malick Gakou. Face à la presse, hier, Mamadou Mbodj et ses camarades ont informé de la reprise « à partir de ce lundi 19 juin 2023 du dialogue du peuple en format bimodal ». Ce, prévoient-ils, « par l’organisation de débats sur la thématique de la première phase et par la publication de VAR pouvant aider à la manifestation de la vérité sur le 3ème mandat et sur la justice à deux vitesses à l’origine des tensions qui sapent le fondement national ».

« Nous demandons à tous les Sénégalais, où qu’ils puissent être, de se draper de blanc », a-t-il dit. Pour justifier le choix de ces deux thèmes sur le 3e mandat et la « justice à deux vitesses », M. Mbodj souligne qu’il s’agit aussi de dénoncer la suspension du signal de Walfadjiri, les nombreux morts et les arrestations lors des événements de juin, le blocus noté à la cité Keur Gorgui aux alentours de la maison du leader du Pastef, entre autres, questions. A l’en croire toujours, « le dialogue du peuple » prendra fin le 23 juin prochain. Avant d’aborder sa deuxième phase prévue après la célébration de la Tabaski. Il s’agira de parler cette fois de la « refondation de l’Etat face à l’hyper présidentialisme » et des « élections ».

Les organisateurs précisent que les citoyens peuvent participer eux aussi aux débats à travers leurs plateformes sur Internet. Le F24 annonce également une grande marche le 14 juillet prochain.

Réponse à Amadou Ba et Cie, manif’ le 14 juillet

Sur la sortie, jeudi dernier, du Premier ministre Amadou Ba et certains de son gouvernement autour des événements du 1er au 3 juin, les leaders du F24 bottent en touche. « A la matérialité des faits qui leur sont opposés sur les crimes contre l’humanité commis dans leur répression sanglante, les ministres de Macky Sall ont proposé des contrevérités, des contradictions que de nombreux analystes ont démontées avec rigueur. Au lieu d’éclairer sur les nervis armés et conduits par des véhicules banalisés, les émissaires du Président Macky Sall ont passé prés de 2 heures à épiloguer sur des forces occultes, à insinuer un complot terroriste pour s’en servir comme alibi à des fins non avouées », ont-ils estimé.

Ils rappellent ainsi à l’Etat que leur plateforme « ne saurait passer par pertes et profits les dizaines de morts de femmes et de jeunes fauchés à la fleur de l’âge pour protéger un régime qui se prépare à faire un coup d’Etat constitutionnel et à une sélection des candidats à la Présidentielle de 2024 ».

Le Sénégal est, d’après M. Mbodj, « dans l’obligation de respecter les engagements internationaux en matière de respect du droit à la vie, d’interdiction de la torture, de l’utilisation d’armes à feu et de respect de la dignité humaine. Tous les recours auprès des juridictions nationales et internationales seront initiés par les organisations ayant compétence en la matière ».

Falilou MBALLO

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