Affectation de greffiers: L’UNTJ dénonce un règlement de comptes

par pierre Dieme

La polémique est vive au ministère de la Justice depuis l’arrêté du garde des Sceaux en date du 16 juin et portant affectation de greffiers. Sur une soixantaine, les affectations touchent en grande partie des membres de l’Union nationale des Travailleurs de la Justice (Untj).

Affectation ou punition? C’est cette question que se pose l’Union Nationale des Travailleurs de la Justice (Untj) qui a vu une trentaine de ses membres muter, le 16 juin dernier, suite à un arrêté du garde des Sceaux. Une décision jugée arbitraire par l’Untj qui estime que le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, veut leur faire payer leur mouvement d’humeur qui a paralysé le fonctionnement de la justice. «En lieu et place de la satisfaction de leurs revendications qu’ils avaient obtenue de la chancellerie, le ministre de la Justice s’est occupé à décapiter les membres de l’Untj.

Dans les affectations, le ministre a visé uniquement les greffiers membres de l’Untj, à une exception près, Me Ousmane Diagne qui, n’étant pas en odeur de sainteté avec Me Aya Boun Malick Diop du Sytjust suite à une discussion houleuse avec ce dernier dans un groupe WhatsApp, a été rétrogradé de greffier en chef en greffier simple», renseigne une source au sein de l’Untj.

Dans un communiqué parvenu à «L’As», le Secrétariat exécutif national de l’Untj a indiqué que le garde des Sceaux et ses services, qui lui avaient portant donné leur parole d’honneur conduisant à la suspension du mot d’ordre de grève, n’ont jamais été de bonne foi. «Ces affectations que nous qualifions d’arbitraires violent les principes élémentaires à valeur constitutionnelle des libertés syndicales et d’opinion. Elles n’ont pris en compte que l’appartenance syndicale et/ou politique», tonne l’Untj. Et de signaler : «Ce qui est plus honteux est que pendant ce temps, d’autres collègues de l’autre côté, pour les mêmes raisons (politiques et syndicales), sont déchargés ou promus à la CREI, juridiction non fonctionnelle pour défaut de contentieux, où ils gagnent des indemnités mensuelles largement supérieures aux salaires de leurs collègues qui supportent la charge de travail dans les bureaux et salles d’audience très souvent inadéquats et mal aérés».

Rappelant qu’elle est prête à servir partout où le devoir l’appelle sur le territoire national, l’Untj a tenu à relever «un déficit de greffiers dans beaucoup de juridictions de droit commun, le tout, avec la complicité du Directeur des Services Judiciaires qui ne prêche que pour sa propre chapelle. Ce qui prouve à suffisance que le bon fonctionnement de la justice n’est point la priorité des autorités du ministère de la Justice. La gestion du personnel du greffe est tout simplement calamiteuse et clientéliste. Elle ne repose sur aucun barème objectif. Ainsi, les liens familiaux ou affectifs et l’appartenance syndicale ou politique priment sur l’ancienneté et la compétence».

Déterminée à se battre, l’Untj prend à témoin l’opinion nationale et internationale qu’elle ne se laissera pas faire. «Le combat contre l’arbitraire au sein du ministère de la Justice ne fait que commencer. Nous dénoncerons partout le flou entretenu sur la gestion du fonds commun des greffes et la gestion catastrophique du personnel», clament les membres de l’Untj.

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