C’est parce que le ridicule ne tue pas dans notre cher pays que certains en usent et en abusent au quotidien. Mais si le ridicule tuait, le Sénégal serait aujourd’hui un havre de paix, il serait débarrassé d’énergumènes qu’aucune nation ne mérite de porter en son sein, il pourrait rivaliser dans 20 ans avec les Emirats Arabes Unis ou avec le Qatar qui ont moins de ressources naturelles que notre pays.
En effet :
1° Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus un ministre de l’intérieur capable de nous dire que ses forces de l’ordre étaient en train de protéger les enfants qu’ils ont ligotés et disposés entre eux et les manifestants jetant des pierres
2° Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus de ministre de la justice capable de nous dire que « le prévenu untel a été à la fois acquitté de viol et reconnu coupable de viol commis sans violence, contrainte, menace ou surprise sur la victime. ». Allez comprendre le charabia
3° Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus un ministre de la justice capable de nous dire que « Nul ne peut exercer plus de 2 mandats consécutifs », quelques années plus tard il rajoute « En principe », et quelques années plus tard il rajoute « sauf si le parti du candidat arrive à vendre 2 millions de cartes de membre »
4° Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus un ministre de l’intérieur capable de nous dire que « des forces occultes circulent depuis 2 ans au Sénégal dans des pick-up, munis d’artilleries lourdes, d’explosifs, d’armes blanches, venus de l’étranger avec toute cette armada, visibles dans des centaines de vidéos, opérant à la vue des FDS, et que les enquêtes se poursuivent pour essayer de les identifier et/ou mettre la main sur eux »
5° Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus de porte-parole du gouvernement qui ose nous dire que tout va bien, que le pays est stable, malgré le déploiement de la force armée, malgré 46 civils tués + 400 blessés et torturés + 1000 prisonniers politiques, malgré l’effectif de 10 000 hommes déployés dans les rues de toutes les villes, malgré les conférences de presse interminables de la police et des ministres, malgré l’arrêt des activités économiques, malgré la coupure de l’internet mobile, malgré la suspension des réseaux sociaux, malgré le blocus de tout un quartier par plus de 500 éléments de la BIP / GIGN / PN, malgré ….., malgré ….., malgré ….,
6° Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus de Premier Ministre qui essaye de nous faire croire que des éléments terroristes ont attaqué les sites web de la présidence, les installations de distribution d’eau, les installations électriques du pays, des installation ferroviaires, sans en montrer la moindre preuve, sans que l’on en ait ressenti la moindre conséquence, sans montrer la moindre artillerie utilisée à part des lance-pierres et tournevis, sans montrer le moindre terroriste à part une pauvre mère de famille innocente (Amy Dia) qui aurait financé ce terrorisme avec un transfert de 40 000 f à ses camarades
7° Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus de ministre des forces armées qui ose nous dire que son gouvernement n’a pas encore exécuté suffisamment de citoyens pour permettre aux organisations et parents des victimes de saisir la CPI
8° Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus de ministre du tourisme, connu de tous comme un prédateur devant l’éternel, dont le prénom a même été associé au nom de sa victime le PRODAC, qui pousse le toupet jusqu’à porter plainte contre un citoyen pour diffamation parce qu’accusé d’avoir été épinglé dans un rapport pourtant visible partout sur internet
9° Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus un président de la république qui laisse dans son pays une situation de quasi guerre civile causée par sa panique de céder le pouvoir à un opposant incorruptible, pour aller soi-disant négocier la paix chez les autres
10° Si le ridicule tuait, nous n’aurions plus un président de la république qui nous demande d’oublier tout ce que la république a dit sur la limitation des mandats à 2, mais de plutôt considérer les mises en garde de l’opposant principal sur la volatilité de la parole d’un président assoiffé de pouvoir.
11° Si le ridicule tuait, il n’existerait plus au Sénégal un parti politique qui a dans son organisation « un Comité Spécial d’Insultes et d’Invectives » et qui accuse les autres partis qui n’ont pas ce type de comité de rabaisser le niveau des débats à des insultes et invectives
12° Si le ridicule tuait, le Conseil Constitutionnel aurait aujourd’hui d’autres membres que ceux qui ont créé une règle consistant à valider des listes de suppléants sans titulaires, et des listes de titulaires sans suppléants.
13° Si le ridicule tuait, le Sénégal n’aurait pas ce type de journalistes mercenaires qui invitent à exterminer 90% de la population pour ne laisser vivre que les 10% dont il fera partie, et qui ose revenir le lendemain affirmer que ce qu’il a dit est moins grave que le fait de traiter une fille de guenon atteinte d’AVC
En résumé, si le ridicule tuait, tous ces fossoyeurs qui pillent nos ressources, qui bradent notre patrimoine, qui tuent nos enfants, qui remplissent les prisons d’honnêtes citoyens, qui mentent au quotidien sans cligner des yeux, auraient déjà laissé la place à de dignes fils et filles du pays, compétents, patriotes, intègres. Peut-être que le Bon Dieu changera d’avis à force de les voir abuser du ridicule à un niveau jamais égalé à ce jour dans le monde.
Boubacar SALL
E-mail : boubacarsall369@hotmail.com