Une grève total paralyse actuellement le fonctionnement de la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID). Les agents qui se sont mobilisés au sein d’un syndicat, revendiquent de meilleures conditions de travail, un plan de carrière plus favorable et la libération immédiate de leurs collègues Bassirou Diomaye Faye et Waly Diouf Bodian. Cette grève, qui doit durer deux (2) jours, affecte non seulement les services administratifs de la DGID, mais également les contribuables qui se voient confrontés à des retards et des pénalités dans leurs paiements fiscaux. Les agents, déterminés à obtenir satisfaction, promettent de maintenir leur mouvement tant que leurs demandes ne seront pas entendues.
Il est plus de 11 heures à la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID), l’atmosphère est inhabituellement calme. Les chefs de bureau sont peu nombreux, principalement des bénévoles ou des contractuels, comme nous l’informe Badara Gueye, secrétaire général du syndicat autonome des agents des Impôts et des Domaines, qui nous accompagne dans notre visite. Selon lui, cette situation est similaire dans les autres sites de la DGID, y compris dans les régions, et demain la grève risque d’être encore plus radicale, car elle sera observée de manière plus stricte.
Au Bureau contrôle CME 2 sis à Mermoz, les bureaux sont vides, de même que le parking. Après avoir constaté l’ampleur de l’observation de la grève, un point de presse est tenu devant les locaux de la DGID de ladite localité. Les raisons de cette grève générale, qui doit durer deux (2) jours, sont exposées.
« La libération de nos collègues n’est pas la seule raison de cette grève. Il y a aussi les conditions de travail des agents et la question du plan de carrière. Nous en sommes arrivés à des journées de grève totale parce que nous n’avons pas pu obtenir de solutions négociées. Nous avons d’abord organisé des journées de port de brassards rouges, puis une journée de présence passive qui a été annulée pour laisser le temps aux négociations de progresser. Face à cette situation, nous avons décidé de déclencher des journées de grève aujourd’hui et demain », explique-t-il.
Le mot d’ordre largement suivi
Depuis ce matin, les représentants syndicaux parcourent les différents locaux de la DGID pour vérifier si le mot d’ordre de grève a été respecté. Selon M. Gueye, il a été largement suivi. Cependant, s’ils n’obtiennent pas satisfaction, ils prévoient de renouveler la grève autant de fois que nécessaire jusqu’à ce que leurs revendications soient intégralement satisfaites. « Nous allons également retourner à la base pour convoquer une assemblée générale et mettre en place un autre plan pour déterminer la suite à observer », prévient-il.
Une date phare
De son côté, Mamadou Ndiaye Diome, chargé des revendications du syndicat autonome des agents des Impôts et des Domaines, souligne l’importance de la date du 15 juin dans l’agenda de la DGID. « Aujourd’hui, nous sommes le 15 juin, une date phare et très importante pour la DGID, marquée par les déclarations et les paiements des impôts. Le 15 juin est la date limite pour les paiements mensuels des impôts tels que la TVA et les déclarations à la source. C’est également la date limite pour le paiement de l’impôt sur les sociétés. Ce qui est certain, c’est que la grève aura un impact », déclare-t-il.
Ce dernier indique qu’ils ont visité presque tous les bureaux de la DGID à Dakar. « Nous sommes allés aux impôts de la Foire, des Almadies, des Parcelles Assainies, de Pikine-Guédiawaye et à Mermoz (…). Le constat est le même partout. Les contribuables et les agents ne se sont pas présentés. Les quelques personnes présentes pour s’acquitter de leurs obligations fiscales n’ont pas pu le faire à temps. Par exemple, à la Foire, plus de 100 contribuables font la queue car un service minimum est assuré », explique-t-il.
Des pénalités
En revanche, à la DGID de Mermoz, il n’y a pratiquement personne sur place. Selon Mamadou Diome, les usagers qui s’y sont rendus devront rebrousser chemin. S’ils ne peuvent pas effectuer leurs paiements à temps, ils seront soumis à des pénalités, car il existe des dates limites à respecter. « Lorsque vous dépassez la date limite, vous ne respectez pas vos obligations fiscales à temps. La DGID peut alors appliquer des pénalités ou des retards, mais cela dépendra du service et du contribuable concerné », précise le chargé des revendications du syndicat.
La grève générale à la DGID impacte non seulement les services administratifs, mais aussi les contribuables qui doivent s’acquitter de leurs obligations fiscales. Les agents, déterminés à faire entendre leurs revendications, affirment qu’ils sont prêts à « poursuivre leur action tant que leurs demandes ne seront pas satisfaites ».
Ndeye Fatou Touré