Aliou Cissé : « nous sommes meurtris par la situation du pays »

par pierre Dieme

En conférence de presse, Aliou Cissé a abordé le point sur ce regroupement de fin de saison en direction des matchs contre le Bénin (17 juin) et le Brésil (20 juin) dans un contexte de tension au Sénégal. Le sélectionneur national est aussi revenu sur ces certains de ces choix comme celui de croiser le Brésil, les absences d’Édouard Mendy et Mbaye Diagne mais également la possibilité d’une revue d’effectif.

Convocation de trois arrières gauches

« J’ai toujours privilégié la polyvalence de certains garçons. Il nous est arrivé dans des matchs de jouer en 4-4-2 et je suis amené à placer Sadio Mané sur le côté gauche (ailier) au côté d’un autre attaquant. Si on prend le cas d’Ismail Jakobs, à Monaco, il ne joue pratiquement jamais latéral gauche mais plutôt devant (ailier gauche). Quand Saliou Ciss était là, il jouait un peu plus haut et Ballo-Touré était arrière gauche. L’objectif d’avoir convoquer trois joueurs à ce poste (Jakobs, Ballo-Touré et Abdallah Ndour), c’est pour densifier le couloir gauche. En réalité, je veux aussi jouer sur la polyvalence de Jakobs ».

Choix d’affronter le Brésil

« Nous venons de la Coupe du monde, nous connaissons nos limites. Et nous devons continuer à progresser et être numéro 1 sur le continent africain. Notre objectif est que l’équipe du Sénégal soit au niveau du football mondial. Pour cela, il est impératif d’affronter des équipes comme le Brésil, l’Angleterre ou la France. Je le dis et je le répète, ça fait 20 ans qu’on n’a pas jouer la France et pourquoi pas rejouer cette équipe. Ça fera partie de notre progression et atteindre le niveau que tout le monde attend le Sénégal, c’est-à-dire gagner dans le futur la Coupe du monde. Beaucoup de gens disent que c’est un match à risque. Oui il l’est si on prend un 4-0 contre le Brésil. Mais en réalité, on n’a pas peur. Le plus important, c’est de côtoyer ces grandes équipes ».

Rassemblement dans un contexte particulier

« On n’a jamais pensé une seule fois à délocaliser le regroupement. On est tous des Sénégalais et on est meurtri par la situation du pays. Mais, nous devons continuer à apporter du plaisir aux Sénégalais. Vous savez, les Sénégalais aiment voir l’équipe nationale. On est bien chez nous et fier d’être Sénégalais ».

Absences de Mbaye Diagne et de Bouly Sambou

« Il n’y a rien de mystérieux concernant l’absence de Mbaye Diagne ou de Bouly Junior Sambou. Ma place n’est pas parfois facile, car je dois choisir entre plusieurs joueurs. Si je pouvais tous les choisir, j’allais le faire. Mais j’ai droit à 23 voire 26 joueurs. C’est vrai Mbaye Diagne a marqué des buts, mais d’autres aussi. Boulaye Dia a marqué des buts dans un championnat plus élevé que celui de la Turquie. Habib Diallo a joué en Ligue 1 et a également inscrit beaucoup de buts. On n’a pas déficit à ce poste. Boulaye, Sadio, Habib, Bamba Dieng ainsi que Nicolas Jackson sont capables de jouer en attaque. En plus, je ne peux pas seulement sélectionner des attaquants. Il faut que je garde l’équilibre de l’équipe. Il n’y a pas de croix ou de mystère sur l’absence de Mbaye Diagne. On est dans une situation, où on doit répéter. Du coup, il faut restreindre le groupe si on veut répéter. Mbaye est déjà venu en sélection. C’est un garçon que je connais, nn a fait la CAN-2019 ensemble et il doit continuer à travailler. Aujourd’hui, on a assez d’attaquants et je suis content de ces attaquants. Pour finir, c’est juste un choix sportif ».

Point sur le groupe

« Pour la première séance, on note la présence de 19 joueurs. D’autres viendront à partir de demain. C’est le cas de Cheikhou Kouyaté, Iliman Ndiaye. D’ici samedi, j’aurai l’intégralité de mon groupe. On partira d’ici avec les 26 joueurs en direction de Cotonou. Après le match contre le Bénin, on ralliera directement Lisbonne pour affronter le Brésil ».

Crainte de fatigue de fin de saison

« Non. J’ai même dit ça aux joueurs. Ce n’est pas encore les vacances. Ce sont des internationaux. On a un match le 17 à Cotonou et le 20 à Lisbonne. Donc, pour les vacances, ce sera après. Les garçons sont motivés, malgré la fatigue mentale tout au long de la saison. Il y a une différence entre jouer en club et jouer en sélection. Tout le peuple est derrière cette équipe, ils viendront avec une fraîcheur mentale. Je n’ai aucun doute qu’ils donneront le maximum comme ils l’ont toujours fait ».

Possible revue d’effectif contre le Bénin

« En changeant contre Eswatini, c’était difficile. Il y a avait beaucoup de critiques derrière, parce qu’on avait tourné notre équipe. Mais ce sont les critiques qui font avancer, cela nous avait permis de gagner la CAN au Cameroun. Il y a des matchs, quand on est déjà qualifié, ce n’est pas seulement le résultat qui compte. Il y a d’autres choses qui se cachent derrière. On essaiera de tourner contre le Bénin, parce que c’est le moment de le faire. Mais c’est un match important qu’on essaiera de jouer et gagner. On est capable de former deux équipes : celle qui jouera contre le Bénin et une autre qui fera face au Brésil. Ça ne sert à rien de faire appel à des joueurs de gauche à droite sans les utiliser. J’ai envie de voir leurs niveaux et à partir de là on pourra peut-être aller chercher d’autres joueurs ».

Le Maroc en amical après le Brésil ?

« Concernant le Maroc, je n’ai pas eu d’informations directes de la part de mon hiérarchie à la fédération. Mais nous sommes arrivés dans un niveau où il n’est plus possible de jouer tous nos matchs amicaux à l’extérieur. Aujourd’hui, avec notre stade, si le Maroc veut jouer contre nous, nous serions très heureux de l’accueillir chez nous. On est d’accord de les recevoir, parce que nous sommes déjà allés chez eux en 2020 (défaite 3-1 à Rabat). On est capable de recevoir le Brésil et d’autres grandes nations. C’est vrai qu’ils ont de très beaux stades, mais nous aussi, nous sommes à ce niveau. S’ils ont envie de jouer contre nous, ils n’ont qu’à venir ici. L’objectif est de jouer contre les grandes équipes pour apprendre, mais aussi se mettre en confiance ».

Gagner pour récupérer la place de n°1 en Afrique

« On y pense. Oui, c’est vrai que nous allons vers deux matchs sans enjeu, mais cela ne veut pas dire qu’on ne mettra pas une équipe compétitive. Peut-être on n’aura pas l’occasion de voir tous les joueurs qui ont l’habitude de jouer. Le classement FIFA est très important, on a occupé la première place en Afrique pendant cinq ans. Donc, nous avons à cœur de reprendre cette première place ».

Absence d’Édouard Mendy

« Édouard fait partie des meilleurs gardiens du monde. Malheureusement, il a vécu une saison difficile du côté de Chelsea. Mais cela n’enlève en rien les qualités et le standing de ce garçon. Il reste le gardien numéro 1 de l’équipe nationale. Les réalités d’aujourd’hui font qu’il revient de blessure, ça a été compliqué. En amont, on a discuté et on a été d’accord que la meilleure façon pour lui, c’est de rester avec sa famille pour négocier son transfert, et mieux préparer la saison prochaine. Il a mon soutien et ma confiance. Je souhaite rapidement qu’il retrouve un club et retrouver le Mendy qu’on connaissait ».

Par Lamine Mandiang DIÉDHIOU

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