Le régime à l’agonie et ses mercenaires ont déclenché une campagne de terreur visant tous ceux qui s’opposent à la troisième candidature illégale et illégitime de Macky Sall et les membres du parti Pastef-les Patriotes dirigé par Ousmane Sonko. Cette campagne de terreur a entraîné un recul démocratique sans précédent et de graves violations des droits humains au Sénégal
L’effondrement de l’Etat de droit
En février 2021, plus d’une centaine d’universitaires sénégalais avaient publié un document sur la crise de l’Etat de droit dans notre pays. C’est un fait que sous le régime actuel, la séparation des pouvoirs, qui est le fondement de l’Etat de droit, n’existe plus. L’exécutif, en l’occurrence le président de la République, a domestiqué les autres pouvoirs législatif et judiciaire. L’Assemblée nationale n’est qu’une simple chambre d’enregistrement des projets soumis par le Président et son gouvernement.
Quand il ne peut plus la contrôler, comme c’est le cas présentement avec la poussée de l’opposition après les législatives de juillet 2022, il essaie de la paralyser. Un fait dénoncé par les députés de l’opposition.
L’un des piliers de l’Etat de droit est la Justice. Les universitaires cités plus haut, soulignent que « l’Etat de droit exige la soumission totale de l’Etat au droit ». Ce qui veut dire que la Justice ne doit pas accepter d’être au service de l’Exécutif. Elle doit être indépendante et traiter tous les citoyens sur le même pied d’égalité. Ce faisant, elle consolide l’idéal démocratique et renforce la confiance des citoyens. Mais quand la Justice donne l’impression d’être au service de l’Exécutif, elle tend à perdre sa crédibilité et suscite la défiance des citoyens.
Sous le régime de Macky Sall, il y a eu des cas où la Justice a été instrumentalisée pour écarter des adversaires politiques. Khalifa Sall et Karim Wade en ont été les premières victimes. Ousmane Sonko risque de les rejoindre. Ses avocats et une grande partie de l’opinion disent que le verdict rendu le premier juin confirme la thèse du complot visant à l’écarter de la course à la présidentielle. Par ailleurs, le traitement inégal entre les citoyens proches de l’opposition et ceux du pouvoir renforce les soupçons de partialité de la Justice au sein de l’opinion. Les arrestations tous azimuts de militants ou sympathisants du parti de Ousmane Sonko semblent le confirmer.
Le Sénégal ; une prison à ciel ouvert
Jamais les prisons sénégalaises n’ont été aussi pleines de prisonniers politiques. Pour un oui ou un non, les gens sont cueillis par la Police ou la Gendarmerie, parfois avec des méthodes indignes d’un pays qui se dit démocratique, et envoyés en prison pour plusieurs mois. Les journalistes ne sont pas épargnés. Papa Alé Niang était la première victime de cette répressive aveugle, Sérigne Saliou Guèye, Pape Ndiaye et bien d’autres viennent allonger la liste. Les femmes journalistes ou non ne sont pas épargnées non plus. Même des femmes enceintes ont été envoyées en prison.
Les arrestations de journalistes traduisent un net recul de la liberté d’expression et celle de la presse. Cela a été confirmé par le mauvais classement du Sénégal récent de Reporters sans frontières (RSF).
Aujourd’hui, tous ceux qui s’opposent à la troisième candidature de Macky Sall ou soutiennent l’opposition sont en danger. C’est pourquoi le Sénégal est devenu une vaste prison à ciel ouvert. Il est l’un des pays africains ayant le plus grand nombre de prisonniers politiques. Une véritable honte pour notre pays !
Confronter la tyrannie
Mais aucun peuple ne peut accepter de courber l’échine face à la dictature.
Face à la tyrannie, le peuple n’a d’autre choix que de résister
Résister pour défendre les acquis démocratiques en danger
Résister pour le respect des libertés individuelles et collectives
Résister pour la restauration de l’Etat de droit
Face à l’injustice, c’est le droit inaliénable de tout peuple de défendre ses droits
Youssouf SANE