A-t-on très tôt parlé de dégel ? En tout cas, on a l’impression que le Chef ne blague pas et qu’il a bouffé du lion. D’ailleurs, la traque aux opposants se poursuit. Et ce même si des magistrats font preuve d’un grand courage pour libérer massivement des manifestants qui n’ont fait qu’exercer un droit conféré par la Constitution.
Mais tremblez, messieurs et dames, le Chef nous promet encore l’enfer après des enquêtes pour faire la lumière sur les évènements de ce mois de juin où son peuple lui a rappelé qu’il peut se dresser contre une dictature et faire très mal. Et puis, quel besoin de faire la lumière dès lors que l’on sait déjà que tout ce qui s’est produit jeudi et vendredi dernier, c’est l’œuvre de « forces occultes » parfaitement identifiées par le directeur de la Sécurité publique et son patron, l’ancien procureur Antoine Félix Diome ? Surtout qu’on attend toujours la commission d’enquête que le Chef avait promis de mettre sur pied après les événements meurtriers de mars 2021…
Car, au Sénégal, les enquêtes qui peuvent concerner les gens du pouvoir ne sont jamais effectives. Ainsi, celle sur le dépeçage de notre économie à travers le Fonds Force Covid-19 est au point mort. Les brigands qui avaient détourné les ressources de ce Fonds courent toujours s’ils n’ont pas été promus à des postes plus juteux. Cela dit, s’agissant des événements de la semaine dernière, ce qui visiblement fait le plus mal au Chef, ce n’est point la quinzaine de morts, mais les agressions extrêmement graves contre « l’Etat, la République et les institutions ». Un Etat et une République qu’il semble assimiler à sa propre personne mais passons…
Les exactions faites aux citoyens, ce n’est pas sa tasse de thé. Ah si, il va donner des enveloppes aux familles des malheureux défunts et puis qu’on ne lui parle plus de ça ! Tant pis pour les morts à qui le peuple rendra hommage ce jeudi. La lumière sur la manière dont ils ont été exécutés, il n’y en aura point. Pour le reste, l’époque où les pouvoirs s’invitaient sur les plateaux des télés nationales aux heures de crime pour servir des bobards au peuple est décidément révolue. Ils sont aujourd’hui confrontés à l’ère des réseaux sociaux où aucun mensonge ne peut passer.
C’est à cette implacable réalité que notre police nationale s’est exposée en nous vendant des forces occultes qui n’existent que dans les têtes de ses patrons. Une manipulation que les réseaux sociaux ont vite fait de démonter mettant le gouvernement face à ses contradictions vite exploitées par des médias internationaux. Rien apparemment ne se fera plus comme avant
KEEMTAAN GI