Jeudi noir à Dakar

par pierre Dieme

Heurts, pneus brûlés, routes barricadées, magasins et stations d’essence saccagées, tel est le décor qu’a offert Dakar.

Les habitants de Dakar ont vécu une journée sombre hier, jeudi 1er juin. Ils ont respiré un air pollué par des gaz lacrymogènes toute la journée. Ce, à cause des affrontements entre jeunes manifestants et forces de défense et de sécurité (FDS) suite au verdict du tribunal de Dakar condamnant le leader du Pastef, Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme et une amende de 600 000 FCFA dans le cadre du procès pour viol l’opposant à la masseuse Adji Sarr.

Heurts, pneus brûlés, routes barricadées, magasins et stations d’essence saccagées, tel est le décor qu’a offert Dakar. La capitale sénégalaise a été le théâtre d’affrontements entre jeunes manifestants et forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont essuyé des jets de pierre et ont utilisé de leur côté les gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Dans plusieurs zones de la ville, des échauffourées ont eu lieu toute la journée pour contester le verdict.

A l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, c’est un triste décor. Les jeunes ont brulé des bus, le chapiteau de la faculté de Droit, saccagé les amphithéâtres de la faculté des Lettres ainsi que celle du Cesti. Ce qui a d’ailleurs obligé le Recteur à suspendre les cours dans le temple du savoir jusqu’à nouvel ordre. Pis, ils ont incendié des documents au niveau du Coud. Déployés massivement aux alentours de l’université, les policiers ont envoyé des gaz lacrymogènes en direction des étudiants reclus à l’intérieur du campus. Ces derniers ont riposté à coups de pierres.

 Aux Parcelles assainies et à Guédiawaye, des équipements du BRT ont été détruits par les manifestants, des vitrines cassées. A Colobane, Thiaroye, Dalifort, Parcelles-assainies, Grand Mbao, Keur Massar, la situation était tendue partout. Sur des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, on voit des jeunes s’acharner sur un policier avec des pierres. Ses collègues malmenés par les jeunes qui essayaient de le sauver, ont fini par l’abandonner face à la furie de ces derniers. Le corps inerte du policier jonchait le sol. Toutefois, au moment où nous mettions, sous presse, il ne serait pas mort mais, dans un état critique.

A cela, s’ajoutent les blocages de la circulation sur l’autoroute à péage à cause des manifestations.

Mariame DJIGO 

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