La Constitution stipule dans son article 27 qu’un président ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. Mais un certain nombre de voix s’élèvent dans le camp présidentiel pour défendre l’idée d’un troisième mandat en invoquant la révision constitutionnelle de 2016, qui remettrait les compteurs à zéro d’après eux. Et pour être plus convainquant le chef de l’État n’hésite pas à consulter un constitutionnaliste français afin de donner des gages à la communauté internationale.
Rappelez – vous des déclarations de Macky Sall : « On devait passer du septennat au quinquennat bloqué, mais le nombre de mandats, c’est réglé depuis très longtemps. C’étaient deux mandats. Le nombre de mandats n’a pas été modifié. Pourquoi engager une discussion sur un débat de 2024 ? Un débat qui n’a pas lieu d’être puisque je suis dans la logique de ne pas dépasser deux mandats si le peuple sénégalais me fait confiance en 2019 », déclare-t-il en 2017. Dans son livre publié en 2019 « Le Sénégal au cœur », il affirmait également briguer son « deuxième et dernier mandat. »
Aujourd’hui, le président Macky Sall n’entend pas renoncer à se présenter aux prochaines élections présidentielles pour un troisième mandat. Il croit, en dépit de toute logique, qu’il peut rempiler comme l’a fait et réussi le président ivoirien. Ces dirigeants autocrates africains n’acceptent pas de passer la main au terme de deux mandats, malgré souvent leur engagement à le faire, et les recommandations de la CEDEAO, et continuent de monopoliser le pouvoir.
Les partisans de Macky Sall ne veulent pas admettre qu’un troisième mandat est, non seulement illégal, mais inacceptable par le peuple sénégalais qui souhaite un renouvellement de l’équipe au pouvoir. Je les laisse disserter sur leur sujet favori d’un possible second quinquennat de leur leader. Il est permis de rêver depuis des salons feutrés, déconnectés qu’ils sont des réalités socio-économiques et des difficultés quotidiennes rencontrées par nos concitoyens du fait de la gouvernance calamiteuse de leur champion. Leur seul espoir maintenant est de voir le conseil constitutionnel valider la candidature de Macky Sall comme cela a été le cas au temps de Wade.
L’attachement revendiqué par les partisans de Macky Sall à cette validation sert de camouf lage a des manipulations répétées qui ne font qu’aggraver la faiblesse originelle dont souffre le conseil constitutionnel souvent en profond décalage avec la réalité des aspirations du peuple sénégalais.
Oui, Macky Sall doit partir ! Tout le monde est d’accord sur ce point car le pays est sur une pente dangereuse du fait de sa boulimie du pouvoir, le Sénégal exemple de démocratie dans le monde risque de plonger dans le chaos. Si certains osent défier les institutions, c’est que le président Macky Sall n’a cessé de les décrédibiliser. L’exemple doit venir d’en haut, faute de quoi il ne faut pas s’étonner du comportement irresponsable de certains activistes estampillés patriotes, de membres de la société civile encagoulés, de journalistes partisans, de prédicateurs commentateurs TV, d’intellectuels opportunistes et d’opposants qui ont pour seul objectif de plonger le Sénégal dans la tourmente. Selon Aimé Césaire, un système politique qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux et qui ruse avec ses principes, est un système moribond.
Le régime politique calamiteux de Macky Sall et le radicalisme politique de certains opposants doivent être combattus. Entre la peste et le choléra, bon nombre de nos compatriotes cherchent une alternative politique pacifique et crédible. Et cela tombe bien car avec la candidature d’Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre, le pays peut compter avec lui sur un dirigeant sérieux, compétent et un gestionnaire rigoureux et désintéressé. Avec lui également pas de risque de trois mandats puisqu’il s’est engagé publiquement à n’exercer ses fonctions de président de la République s’il est élu que pour un seul mandat. Sa candidature est la garantie de la stabilité politique du Sénégal et de l’apaisement de l’espace politique.
Ibrahima Thiam, président du mouvement Autre Avenir
Ibrahima Thiam, président du mouvement Autre Avenir