Le domicile de Ousmane Sonko, sis à la Cité Keur Gorgui, est surveillé comme du lait sur le feu par le Corps d’élite de la Police. Le leader de Pastef n’y était pas, mais les véhicules blindés de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) dont les moteurs étaient en train de ronfler, troublent ainsi le sommeil des voisins du maire de Ziguinchor.
A notre passage dans la Cité Keur Gorgui, il était 19 heures, ce lundi. C’est le calme qui règne ici. Mais les habitants de ce coin paisible sont appelés à supporter la présence des Forces de l’ordre. Sans être surpris par cette présence devenue systématique, à chaque fois que le leader de Pastef est attendu devant le tribunal, ses voisins ont fini par s’y habituer. Selon les informations recueillies sur place, c’est vers les coups de 13 heures, ce lundi, que les véhicules blindés de la Bip (Brigade d’intervention polyvalente) ont débarqué dans la Cité.
L’une est garée non loin du domicile de Ousmane Sonko et l’autre sur la rue principale qui donne sur le rond-point de Keur Gorgui, non loin de la Brioche dorée. Mais Ousmane Sonko n’est pas dans la Cité. Du moins, si l’on en croit les témoignages de quelques enfants trouvés en train de jouer au foot sur place et qui se décrivent comme étant des amis des enfants du leader de Pastef.
A. Mbaye, jeune écolier qui joue au foot avec le leader de Pastef à ses heures perdues : «Si Ousmane Sonko était là, les policiers auraient barricadé tout le secteur avec des barrières en fer. Les journalistes n’auraient pas accès à nous»
En pleine partie de jeu, l’un deux, A. Mbaye, dira : «Si Ousmane Sonko était là, les policiers auraient barricadé tout le secteur avec des barrières en fer. Les journalistes n’auraient pas accès à nous.» Moctar de poursuivre : «S’il était là, il serait sorti et aurait joué avec nous. Il a l’habitude de le faire. Et nous fréquentons ses enfants. Sonko est en Casamance.» Au moment de notre conversation avec les jeunes footeux, le moteur de l’Escadron blindé de la Bip ne cessait de ronfler. «Ça nous saoule, ce bruit », s’énerve Ismaila.
«Depuis qu’il est là, il n’a pas éteint le moteur», ajoute-t-il. Ne pas aller à l’école « demain » (aujourd’hui) ne les enchante pas et ils n’ont pas manqué de le manifester. «Nous ne serons pas à l’école demain (Cela est lié aux examens des classes de CM2, apprenons-nous). Mais cette situation risque d’impacter nos résultats et la date des grandes vacances», fait remarquer l’un d’eux.
Moctar, autre élève : «S’il était là, il serait sorti et aurait joué avec nous. Il a l’habitude de le faire. Et nous fréquentons ses enfants.» Quant aux vigiles chez Sonko, ils optent pour le silence à propos de leur patron.
Devant le domicile de Ousmane Sonko, cinq gaillards font office de vigiles. S’ils essayent de se faire discrets, il n’en demeure pas moins qu’ils sympathisent avec les étrangers que nous sommes. «Les journalistes sont mieux renseignés que nous», estime l’un d’eux, essayant de se soustraire à nos questions. Toutefois, il ajoute : «La Bip est toujours là, à chaque veille de procès. Elle vient et s’installe sans piper mot. On constate ses éléments en même temps que nos voisins. Mais, ils ne se sont pas rapprochés de nous pour quoi que ce soit.» Mais attention ! Leur tirer des informations sur Ousmane Sonko est un exercice sans rendement. C’est le silence radio à ce propos. Ici, les riverains vaquent tranquillement à leurs occupations. Mais la présence des forces de l’ordre est remarquable partout. Elles sont à tous les coins de rue. Et surveillent les moindres faits et gestes…