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Au péril de leur vie ou d’une condamnation, ces jeunes aux visages masqués, et armés de bâtons ou de pierres, sont depuis lundi les maîtres des principales artères de la ville jonchées de pierres et pneus brûlés. Des troncs et tas de ferrailles bloquaient les allées menant à la maison de Ousmane SONKO, qui crie au complot
Considéré comme un amuseur public par la classe politique il y’a à peine quelques 6 ans, le leader de Pastef Ousmane SONKO, est devenu le principal opposant au pouvoir. L’actuel Maire de Ziguinchor qui est devenu le chantre de la résistance et de la rupture politique, est l’espoir de toute une jeunesse qui s’est offerte en bouclier autour de lui. Les condamnations suivies des invalidations des candidatures de Karim WADE et Khalifa SALL, ont poussé les jeunes à s’opposer à ce qu’ils considèrent comme une volonté du pouvoir d’éliminer Ousmane SONKO à travers des procès. Sans l’ombre d’une hésitation, ils avancent, le regard noir, et se jettent en direction des forces de l’ordre.. Ils se disent prêts à donner leur vie pour protéger leur leader.
À quelques heures du procès pour viols multiples et menaces de mort l’opposant à Adji SARR l’ex masseuse de Sweet Beauté, Ousmane SONKO, 48 ans, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, devait se présenter mardi devant une chambre criminelle de Dakar. Une date qui fait déjà frémir les nombreux Dakarois qui craignent de constater une nouvelle déferlante de violences dans les rues de la capitale.
Retranché dans sa ville natale Ziguinchor dont il est le Maire, après avoir déboulonné Abdoulaye Baldé un cacique du pouvoir, Ousmane SONKO n’était pas présent au Tribunal de Grande Instance de Dakar car, ayant exigé des autorités des gages pour sa sécurité et la tenue d’un procès équitable. Avant de se retirer à Ziguinchor, le principal opposant à Macky SALL avait lancé une campagne de désobéissance civile et, comme tout bon « Commandant des troupes », Ousmane SONKO avait mis fin au contrôle judiciaire pris depuis le 8 Mars 2021, en franchissant la frontière gambienne pour se rendre dans la région méridionale.
Comme cela ne suffisait pas, M. SONKO ne répondra aux juges de la Chambre Criminelle le 16 Mai, les obligeant à renvoyer le procès au 23 Mai, soutenu en cela par des centaines de jeunes de Ziguinchor, de Bignona, de Sedhiou, de Dakar ….présents dès les premières heures pour empêcher un kidnapping de leur leader. Des échauffourées éclateront avec le déploiement de gendarmes et policiers sur la capitale du Sud du Sénégal, causant la mort de trois personnes dont un policier. Des scènes de violences spontanées seront notées à Dakar, à Mbour
Plusieurs jeunes militants continuaient de monter la garde aux alentours du domicile de celui qu’ils considèrent comme leur sauveur et, ne comptent pas lever le blocus sans des garanties pour Ousmane SONKO, au péril de leur vie.
Ces jeunes « Patriotes » qui avouent ne plus avoir une once d’espoir dans la gestion du président Macky Sall qu’ils accusent de les avoir abandonnés à leur sort, préférant enrichir les jeunes de son parti l’APR tout en fermant les yeux sur les crimes économiques et financiers causés par ses proches. Ces jeunes qui pour la plupart d’entre eux sont au chômage ou survivent de petits métiers, confrontés aux difficultés économiques, sont subjugués et rassurés par le discours de Ousmane SONKO, d’où leur volonté de défendre le « Projet » qui sortira le Sénégal de la pauvreté tout en suscitant l’espoir de lendemains meilleurs.
« Je peux rester trois mois sans boulot au point que c’est même difficile de donner 500 francs à la maison »
Au péril de leur vie ou d’une condamnation, ces jeunes aux visages masqués, et armés de bâtons ou de pierres, sont depuis lundi les maîtres des principales artères de la ville jonchées de pierres et pneus brûlés. Des troncs et tas de ferrailles bloquaient les allées menant à la maison de Ousmane SONKO, qui crie au complot
ourdi par le pouvoir pour l’écarter politiquement.
S les femmes vêtues de noir, provenant du « Bois sacré » chantant et dansant devant la maison de l’opposant, ne sont pas en reste quant à la protection mystique de Ousmane SONKO, les jeunes pour la plupart âgés entre 18 et 30 ans pour la plupart soupçonnent l’Etat de vouloir venir attraper le maire de Ziguinchor dans son fief. « On est prêts à laisser nos vies dans ce combat. Celui qui voudra sortir Sonko d’ici devra nous passer par le corps », assène un jeune homme au milieu d’un groupe de jeunes exaltés, tous encagoulés, des bouteilles de vinaigre en main pour se protéger des gaz lacrymogènes, affirment-ils.
Dans ce contexte de grande tension, de colère et de peur, Ziguinchor tourne au ralenti. La plupart des commerces sont fermés. Les écoles aussi. Madani S., un étudiant de l’UCAD, est en première ligne des affrontements contre les forces de l’ordre. Célibataire et père d’un enfant, il dit mener ce combat pour « l’avenir de son fils” et de “celui du Sénégal ».
« On court de gauche à droite tous les jours mais rien. Ça fait mal, on ne peut même pas aider nos parents »
Ziguinchor malgré son fort potentiel économique avec ses nombreuses ressources forestières, halieutiques, touristiques, les motos-taxis communément appelées Jakarta sont la principale activité des jeunes – dont de nombreux diplômés -, un travail qui selon la plupart d’entre eux est un tremplin, faute de trouver mieux.
Pour eux, Ousmane Sonko représente leur seul espoir d’un Sénégal juste où seul le mérite sera récompensé. « Je ne m’intéressais pas à la politique mais son discours m’a convaincu. Avec lui il n’y aura plus d’injustice, plus de voleurs dans ce pays. C’est un homme de principe », estime Antoine Bampoky , qui se dit prêt à mener le combat au prix de sa vie.
Après quelques heures d’affrontements, Ziguinchor est regagné par son calme, partout, la musique vibre au rythme des communions chrétiennes, hormis quelques escarmouches de part et d’autre. Ce lundi, alors qu’il est annoncé le retour de Ousmane SNKO à Dakar, va-t-on assister à ces déploiements inutiles de policiers et gendarmes, barricadant les accès de la Cité Keur Gorgui, quartier de résidence du leader de Pastef, ou l’extirpant de son véhicule en lui disant infligeant des traitements inhumains et dégradants ?
Wait And See !!!
Atlanticactu / Dakar / Cheikh Saadbou Diarra