« Personne ne peut nous acheter. Personne ne peut estimer notre prix d’achat ». C’est entre autres, la déclaration des cadres de la lutte sénégalaise, en réponse aux critiques nées de leur audience au Palais où ils ont été reçus par le président Macky Sall, le 8 mai.
Ils étaient nombreux face à la presse ce samedi à l’arène national. Modou Lo, Balla Gaye 2, Gris Bordeaux, Eumeu Sène, Lac de Guiers 2, entre autres. Ils ont pris la parole à tour de rôle pour justifier leur présence au Palais. Mais aussi appeler les jeunes au calme et la sérénité, à la suite de violentes manifestations meurtrières nées de l’affaire Sonko et Adji Sarr.
« J’invite les gens au calme, à la sérénité et au respect. Si le pays est détruit, nous serons tous perdant. Le Sénégal nous appartient tous (…). On a vu que le président Macky Sall a posé des actes allant dans le sens d’aider les lutteurs. Quand une ancienne gloire de la lutte tombe malade, le président l’aide sans que les gens le sachent. Si une personne fait une bonne chose, il faut le dire et en toute reconnaissance. Celui qui aide les lutteurs, ces derniers le soutiennent en retour. C’est ce qui est logique. Si nous sommes arrivés là aujourd’hui, c’est grâce à la lutte. Nous qui sommes là, on ne manque rien. On remercie le bon Dieu. Personne ne peut nous acheter. Chaque a droit de choisir son camp. Que ça se fasse dans le respect », a lancé l’ancien roi des arènes, Balla Gage 2.
Son tombeur Boy Niang 2 va plus loin. « Il faut que les gens comprennent que personne ne peut nous acheter. On ne peut même pas penser à deviner nos prix d’achat ».
Pour le roi des arènes Modou Lo, leur présence au Palais ce n’est pas pour leur propre compte. « Nous sommes allés pour l’avenir de nos frères, jeunes lutteurs. Nous qui sommes, chacun a une bonne situation, notamment la possibilité de se soigner en cas de maladie, une maison. Ce n’est pas nous qui allons bénéficier des logements sociaux. Mais plutôt nos jeunes frères », a clarifié Modou Lo, priant pour la paix au Sénégal.
Quant à Eumeu Sène, il a fait comprendre aux manifestants que quiconque est décédé aura causé du tort à sa famille. Il a ensuite appelé les guides religieux à intervenir car, selon lui, le Sénégal n’a jamais connu une telle violence.
Salif SAKHANOKHO