“Macky Sall est l’unique responsable de la situation que nous vivons”. Une accusation portée par Déthié Fall, l’un des membres de la conférence des leaders de la principale coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi (Yaw).
“L’heure est extrêmement grave”, a-t-il campé, dans une déclaration faite ce mercredi, 17 mai, après les échauffourées enregistrés en marge de l’audience devant la chambre criminelle de l’affaire Sweet beauty opposant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, à l’ex-masseuse, Adji Sarr. Des heurts qui ont fait au moins trois (3) morts entre Ziguinchor et Dakar.
Entouré des autres leaders de Yaw dont Khalifa Sall et Biram Soulèye Diop, le président du Parti républicain pour le progrès (Prp) a saisi l’occasion pour présenter ses condoléances aux familles éplorées suite aux victimes liées aux manifestations. Avant de souhaiter un prompt rétablissement aux blessés, une quarantaine recensée dans la capitale du Sud.
Pour l’opposant, hors de lui, “c’est vraiment dommage que nous en arrivions à cette situation-là, dans un contexte de paix jadis envié au Sénégal, qui était un îlot de paix” et qui baignait “dans un océan de stabilité” et “que le Président Macky Sall devait préserver.”
Mais, assène l’opposant, “nous lui disons une chose, son entreprise d’écarter des candidats de la présidentielle, ne passera pas. Trop, c’est trop. Nous voulons la paix mais nous voulons également que cette démocratie soit préservée et, nous voulons que son renouvellement soit assuré en 2024. On n’acceptera pas qu’il écarte le Président Ousmane Sonko des prochaines joutes électorales.”
Déthié Fall de rappeler : “Le Président Macky Sall était avec nous en 2011. Il a vu comment les populations se sont mobilisées pour que lui soit bénéficiaire de cette alternance en 2012. Il a vu ce qui s’est passé à la place de l’Obélisque avec tous les morts. On pensait en finir avec cela quand il est arrivé au pouvoir.”
Avant de prévenir : “Mais, c’est lui aujourd’hui, qui piétine cette démocratie, cette stabilité. Il a un statut que nous lui reconnaissons, celui de président de la République, qui va finir en 2024. Il lui appartient également de respecter le statut des leaders de l’opposition, celui de Ousmane Sonko. Qu’il le veuille ou pas, c’est quelqu’un qui est porteur d’espoir, de projet et qui mérite ce respect. Nous le disons ici encore une fois. Toute la conférence des leaders est solidaire, mobilisée et debout. Elle fera face et apporte son soutien et sa solidarité à Ousmane Sonko. Khalifa Sall est également victime de ces pratiques du Président Macky Sall. Il a fait 32 mois de prison. Injustement arrêté. Le Président Macky en est le responsable. Qu’il sache, en 2024, l’unique personne qui n’a pas le droit de participer à une élection, ici au Sénégal, ce n’est que lui. Tous les autres participeront.”
Pour finir, l’ancien numéro 2 de Rewmi n’a pas manqué d’interpeller la communauté internationale. “Je l’ai déjà dit, l’heure est grave. C’est le moment de parler, de rappeler au Président Macky Sall ses responsabilités, d’attirer son attention sur l’orientation qu’il a prise qui peut être préjudiciable au pays. Nous ne le souhaitons pas. L’opposition et le pouvoir, depuis l’Indépendance, ont eu à cohabiter dans la paix, dans la responsabilité.”
Pour le patron du Prp, ce n’est plus le cas. Le pouvoir en place multiplie les entraves, empêchant aux leaders de l’opposition de jouer leur rôle.