« J’ai lu le communiqué mais je ne pouvais pas garer la moto ». A Dakar, les conducteurs de motocyclettes et cyclomoteurs en ont ras-le-bol des interdictions répétées de circuler à chaque fois qu’il y a un procès de l’opposant Ousmane Sonko.
Intercepté devant sa boutique vers Fann, quartier huppé, un jeune homme de la trentaine qui se prépare à ouvrir ses portes affirme : « J’ai lu le communiqué mais je ne pouvais pas garer la moto. J’habite Keur Massar (banlieue de Dakar). C’est ma moto que je rallie tous les jours à mon lieu de travail pour accomplir mes devoirs. Je suis un soutien de famille », confie un conducteur dans l’anonymat.
Sur toute l’étendue de l’avenue Cheikh Anta Diop, l’on note ce lundi, la circulation libre des motocyclettes et cyclomoteurs, malgré l’interdiction du gouverneur de la région de Dakar. Les quelques conducteurs interrogés par PressAfrik disent « qu’ils ne peuvent pas respecter cet arrêté car ils ne font que leur travail ».
« Au moment où ils nous interdisent de circuler avec nos motos, eux ils seront payés à la fin du mois qu’ils travaillent ou non. Pourquoi à chaque fois qu’Ousmane Sonko est convoqué on doit cesser nos activités ? C’est injuste. Eux qui écrivent ces interdictions ils sont dans de bonnes conditions », dénonce un autre conducteur, venu faire des achats en ville.
A la question de savoir s’ils n’ont pas peur d’être arrêtés ou de voir leurs motos être confisquées, la réponse est Non. « Ils peuvent nous arrêter, confisqués nos motos on n’en a rien à faire. L’essentiel pour nous c’est d’essayer d’accomplir nos devoirs en tant que responsable de famille ».
Dimanche soir, le gouverneur de Dakar a sorti un arrêté interdisant la vente de carburant en vrac, mais aussi la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs. Elle concerne le département de Dakar ce lundi 08 mai 2023, de 06h du matin à minuit.
Le gouverneur informe que les dispositions de cet arrêté, excluent les motocyclettes et cyclomoteurs des personnels des forces de défense et de sécurité ainsi que ceux mobilisés par les autorités sanitaires. Toutefois, une dérogation peut être accordée par le préfet du département de Dakar, aux personnes dont les activités professionnelles le justifient.
Aissatou DIENE (stagiaire)