Un tout p’tit mois pour la révision des listes électorales. On est loin de la générosité de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, qui avait accordé trois mois pour cette même révision suivie d’élections sanctionnées par la victoire de celui qui préside aux destinées de notre charmant pays depuis avril 2012 !
N’est pas démocrate qui veut. L’élégance républicaine, c’est aussi dans la pratique. Mais passons…C’est une évidence, la même jeunesse qui avait envoyé Diouf à la retraite et sanctionné Wade en 2012 compte rééditer l’exploit en 2024. A la différence des jeunes des années Diouf et Wade, ceux des temps présents sont plus engagés, plus conscients et plus déterminés en plus de s’investir dans le Sénégal des profondeurs. Ce qui s’est traduit lors des Locales puis des Législatives par la conquête, par l’opposition, de bastions jusque-là chasse gardée du pouvoir. Ce grâce à leur parfaite maîtrise des réseaux sociaux qui perturbent le sommeil du Chef.
De quoi donner des frayeurs et des insomnies à des gens persuadés que le pouvoir leur appartient ad vitam aeternam jusqu’à crier sur tous les toits qu’ils ne le céderont pas à des aventuriers. Les égarés ! Ils oublient ou feign ent d’oublier que c’est le peuple qui élit.
Le même peuple, particulièrement sa jeunesse, qu’on veut interdire de s’inscrire sur les listes électorales ! En tout cas, le pouvoir en place a multiplié les manœuvres un mois durant pour décourager les primo-votants dont des milliers de jeunes qui seront en âge de s’exprimer dans les urnes en 2024.
La perfidie est d’entendre ces messieurs dire, en ricanant presque, que la surprise sera de voir tous ces jeunes privés de leurs cartes. Une privation qui constituera terreau fertile pour des violences futures. Ceux qui veulent brûler ce pays ou nourrissent l’idée de marcher sur des cadavres ne sont pas assurément ceux qui peuplent les prisons du pays.
Hier, poussant la provocation à l’extrême, ils ont fermé les portes des lieux abritant les commissions à 18 heures bien avant l’heure légale de clôture fixée à minuit. Et ce sont les mêmes qui appellent à un dialogue national tout en gazant et emprisonnant des militants du principal parti de l’opposition. Et en dressant l’échafaud pour son chef ! Hier, des jeunes mécontents de ne pas avoir pu s’inscrire, ont saccagé la sous-préfecture de Ndam. Le début de la colère populaire…
KACCOOR BI – LE TEMOIN