« Kou gued sa yaye mo ayé » dit le chef de l’État, tel Louis XIV infatué de sa toute-puissance. Ne cherchons pas des définitions compliquées puisées dans la cosmogonie de la formation historique singulière du Djolof pour donner aux termes utilisés une forme sociologiquement acceptable. La définition est aussi simple que celle que lui donnent les oripeaux de son apparence. Cela signifie simplement dans les mots du président : « c’est à prendre ou à laisser »! Le langage utilisé à la limite irrespectueux à l’endroit de ses interlocuteurs aurait dû braquer ces derniers et les amener à refuser la main tendue. Mais le président sait que certains de « ses opposants » ne refuseront pas. C’est ce qui lui donne toute cette assurance, c’est ce qui justifie toute cette condescendance. Et, ainsi donc, Karim Wade et Khalifa Sall accepteront de dialoguer parce que, dans la perception clairement déclinée du chef de l’État, ils n’ont pas le choix. Mais que gagneront-ils dans le dialogue? Ce qu’ils gagneront vaudra-t-il ce qu’ils perdront? C’est la question quasi dilemmatique à laquelle ils feront face; pour par aphraser l’auteur de l’aventure ambigüe, il n’y a pas de tête lucide face aux termes du choix! Ce que gagneront Karim et Khalifa, c’est de voir leurs candidatures légalisées. C’est une certitude. Ce que Karim gagnera en plus, c’est la fin de son exil forcé, et de facto
Ndiaga Loum, professeur titulaire, UQO