Ville morte !

par pierre Dieme

Tout le monde semble l’avoir oublié. D’ailleurs, cela fait une éternité qu’il n’a pas posé les pieds dans ce char- mant pays. On ne l’entend pas non plus se prononcer sur nos questions domestiques, adoptant un silence diplomatique. Mais on suppose qu’il doit se sentir mal et bien dépité face à l’état déplorable dans lequel se trouve notre démocratie. Laquelle aurait dû donner des complexes à certains Occidentaux si elle était bien entretenue.

L’absent, c’est le deuxième chef de l’Etat du Sénégal qui revendiquait une forte amitié pour notre actuel prési- dent dont on disait même qu’il était le parrain et qu’il lui prodiguait des conseils. Se sentant pousser des ailes au point d’être devenu puissant et de côtoyer les grands de ce monde, le «fils» a dû se détourner de son «Père».

Mais bon, pour parler encore de notre cher pays, on nous serine, à longueur de journées et avec suffisance, que rien de fâcheux ne pourrait s’y produire et que l’on peut dormir tranquilles. Mais voilà, depuis quelques mois, notre économie s’essouffle alors que la capitale donne l’impression d’une ville presque morte avec l’arrêt de toutes les activités.

Quand un pouvoir dit qu’il contrôle tout et que les banques y ferment ou réduisent leurs horaires, que le transport public susp end ses activités — et que les « deux roues » si utiles sont interdits de circuler ! — à chaque fois que l’honneur d’un ministre doit être lavé, que des centres commerciaux et grandes surfaces sont barricadés, que les étudiants et élèves sont en vacances plus tôt que prévu et que des chancelleries demandent à leurs ressortissants de ne pas sortir ou de raser les murs…

Bref, quand on vit dans une telle atmosphère de peur, il faut se poser des questions. Mieux, toutes les unités des forces de défense et de sécurité sont en alerte maximale comme si de vilains terroristes — pas les Pieds-nickelés dont parlait le procureur général de Dakar ! — allaient débarquer.

Dans ces situations de peur et face à une économie fragilisée, il faut avoir le courage de reconnaitre que ceux qui disent avoir le contrôle du pays se trompent lourdement. Ils ne maitri- sent rien du tout et mènent le pays dans l’abime. Il de- vient aujourd’hui impératif de faire taire les egos et se parler. Notre pays ne se relèverait pas de la crise qui se profile à l’horizon. Il est à la croisée des chemins et les choix que nous opérerons vont impacter notre avenir.

C’est un paradoxe d’interdire des manifestations et de faire sortir toutes les garnisons pour matraquer et gazer plutôt que d’encadrer ces mêmes manifs pour qu’elles se passent dans la bonne humeur. En chantant !!!

Par KACCOR, Le Témoin

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