Amnesty International a publié ce mardi son rapport annuel de l’année 2022/2023 pour l’Afrique. Il soutient qu’en Afrique Subsaharienne, les conflits continuent d’engendrer des souffrances sur fond d’inégalités de traitement et de défaillance des responsables politiques.
« Le rapport annuel d’Amnesty International pour 2022 met en évidence l’existence à travers le monde d’inégalités de traitement en matière de droits humains, ainsi que l’incapacité de la communauté internationale à s’unir autour d’une application cohérente des valeurs universelles de protection des droits fondamentaux. Les droits des femmes et la liberté de manifester sont menacés par des États, qui manquent à leur obligation de protéger et de respecter les droits sur leur territoire. L’invasion de grande ampleur de l’Ukraine par la Russie en 2022 a déclenché une crise mondiale dans les secteurs de l’énergie et des denrées alimentaires,… Les États occidentaux ainsi que certains États africains ont réagi avec force à l’agression russe en Ukraine, ils ont fermé les yeux sur de graves atteintes commises dans des pays africains, notamment au Burkina Faso, en Éthiopie, au Mali, au Mozambique, en République Centrafricaine et en République démocratique du Congo (RDC) », a déclaré Amnesty International lors de la publication de son bilan annuel de la situation des droits humains à travers le monde.
Parlant de la situation des droits humains dans le monde, Amnesty évoque dans son rapport que la pratique consistant à faire »deux poids, deux mesures » et les réactions insuffisantes aux atteintes aux droits humains ont favorisé l’impunité et l’instabilité.
En outre, le rapport met en évidence le fait que les institutions mondiales et régionales, telles que le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Union africaine, »n’ont pas pris les mesures nécessaires face aux crimes de droit international commis dans des pays comme la Chine, le Myanmar ou le Yémen, ainsi que sur le continent africain, y compris au Burkina Faso, en Éthiopie et au Soudan du Sud ».
La répression brutale de la dissidence partout dans le monde
Toujours selon le rapport, « en 2022, dans le monde entier, les autorités ont fait appel à différentes stratégies pour réduire au silence la dissidence pacifique. En Afrique, la répression a aussi touché, des journalistes, des défenseurs des droits de l’humain et des opposants politiques, par exemple au Cameroun, en Ethiopie, en Eswatini, en Guinée, au Mali, au Mozambique, au Sénégal et au Zimbabwe ».
Les femmes frappées de plein fouet en l’absence de protection et de respect de leurs droits par les Etats
Les filles enceintes étaient toujours exclues du système scolaire en Guinée-Équatoriale et en Tanzanie. Les violences fondées sur le genre sont restées très fréquentes dans toute la région. En Afrique du Sud, les féminicides ont connu une hausse de 10,3 %. 989 femmes ont été tuées entre juillet et septembre 2022. Les viols et les autres infractions à caractère sexuel ont progressé de 10,8 % et 11 %, respectivement. Dans de nombreux pays, notamment en Guinée, les victimes de viol ont continué de souffrir du manque de prévention et de protection contre ce type d’infractions et n’avaient pas suffisamment accès aux soins médicaux, aux services et aux soins de santé sexuelle et reproductive, à un soutien psychologique ni à une aide juridique et sociale.
Cependant, quelques évolutions positives ont eu lieu. Le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant a estimé que la politique d’exclusion pratiquée par la Tanzanie à l’égard des filles enceintes en milieu scolaire violait la Charte africaine des. Droits et du bien-être de l’enfant et a recommandé qu’elle soit revue.
On peut lire aussi dans le rapport « une action mondiale cruellement insuffisante face aux menaces pesant sur l’humanité comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie a interrompu l’approvisionnement en blé dont de nombreux pays africains dépendaient. La hausse des prix des combustibles, autre conséquence de la guerre en Europe, a entraîné une explosion des prix des denrées alimentaires qui a touché de manière disproportionnée les groupes les plus marginalisés.