Depuis l’interpellation de Dr Babacar Niang, ses collègues multiplient les formes de lutte pour lui porter assistance. Après les sorties sur les réseaux sociaux, dénonçant vigoureusement la violation du droit médical, les médecins du Sénégal ont décidé de se fendre d’un communiqué pour prendre l’opinion nationale et internationale à témoin. En clair, le Syndicat Autonome des Médecins Pharmaciens et Chirurgiens-Dentistes du Sénégal (SAMES), le Syndicat des Médecins Privés du Sénégal (SYMEPS), la Société Sénégalaise d’Anesthésie Réanimation et Médecine d’Urgence (SOSEAR) et l’Association des Cliniques Privées du Sénégal (ACPS), informent l’opinion publique nationale et internationale que « depuis un certain temps nous avons noté des entraves graves à l’exercice de la médecine au Sénégal ».
Pour preuve, ils enchaînent : « Depuis quarante-huit heures, notre confrère le Docteur Babacar NIANG a été interpellé par les services de sécurité, transporté dans des conditions très regrettables vers la Sûreté Urbaine à Dakar, entendu puis placé en garde à vue ; tout ceci sur la base d’allégations jusque-là non prouvées de tierces personnes ».
Sans le dire concrètement, les Médecins du Sénégal demandent la libération immédiate et sans condition de leur collègue dont l’état de santé n’est pas compatible avec les réalités carcérales du haut de ses 66 ans. D’ailleurs, selon le communiqué, « les avocats qui assistent [leur] confrère ont mis à la disposition de la Police le dossier médical du concerné stipulant que son état est incompatible avec les rigueurs de la détention ».
Ainsi, au regard de tout ce qui précède, ces personnels médicaux préviennent : « Nous tiendrons pour responsable l’État du Sénégal de tout ce qui pourrait arriver à notre confrère ».
Réaffirmant dans la note leur « soutien total au Dr Babacar NIANG et à toute son équipe qui jusqu’à présent jouissent de la sacro-sainte présomption d’innocence, ces organisations syndicales (SYMEPS, SAMES) et associations posent « à nouveau sur la table la lancinante question de la protection judiciaire des agents de santé, qui ne peuvent plus continuer à être les agneaux du sacrifice ».
«Nous saisissons à nouveau cette occasion pour déplorer les violations encore notées du secret de l’enquête, en attestent les informations relayées par une certaine presse relatives à la série d’auditions de nos collègues. A tous les camarades, nous demandons de rester mobilisés, de se tenir prêts pour défendre nos confrères. Nous, organisations et associations signataires, tenons à rappeler notre attachement à l’état de droit dans sa totale plénitude », précisent-ils.