Retour sur 72 heures de la vie de notre Nation (vendredi, samedi et dimanche) où se mêlent cynisme et indécence. Balade du Chef et sa famille dans quelques endroits bien ciblés de la capitale et bien loin de la populeuse Guinaw Rail ou de Keur Massar. C’était 48 h après une folle journée durant laquelle l’économie a été mise à mal et où le pays a connu des pertes en vies humaines et matérielles difficiles à évaluer.
De quoi ôter le sourire à un homme qui se préoccupe du bien de la Cité. Pas de quoi tourmenter le Chef qui n’a même pas eu un mot de compassion pour déplorer ces morts. Ah, on oubliait, c’était l’anniversaire de sa dame de cœur ! Qui a souvenance des commémorations des anniversaires des anciennes Premières dames de ce pays ?
Mais passons, pour ne pas être traités d’aigris. On oublie trois morts, des pertes chiffrées à des centaines de millions pour pavoiser devant une dizaine de personnes. La face est sauve. Il n’était pas en Suisse mais bien au chaud chez lui, au Sénégal. Il a fait son apparition hier dans un journal français pour parler de nos problèmes domestiques.
On lui demande s’il va ravaler ses vomissures à propos du troisième mandat, lui qui disait qu’il en était à son dernier mandat, et faire comme son prédécesseur qu’il avait combattu sur le même dossier. Il a préféré verser dans le clair-obscur. Il ne va pas se dédire mais les circonstances peuvent l’amener à changer de position.
Ha Ha !!! C’est surtout là où gisent l’indécence et l’immoralité d’une troisième candidature à laquelle s’accrochent des crapules prêtes à mettre le feu au pays pour leurs intérêts bassement matériels.
En 2023, nous voilà projetés 50 ans en arrière. Avez-vous vu les présidents Diouf ou Wade traquer de cette manière des militants de l’opposition ? Non, il faut remonter aux premières années de nos indépendances, du temps du parti unique, pour retrouver une telle situation de répression généralisée et d’atteinte aux libertés. C’est curieusement la même situation de terreur que l’on vit présentement avec la traque aux militants du Pastef mais aussi aux activistes, aux influenceurs, aux journalistes, bref à tous ceux qui osent critiquer le régime en place.
Pendant ce temps, nos grandes gueules la ferment. Ou sont donc tous ces hommes et femmes de gauche qui ont vécu la période sinistre du senghorisme et assistent impuissants à présent mais il est vrai qu’ils ont vieilli à la dictature d’un jeune président né après les indépendance et qui déclare de façon péremptoire que si ce beau pays n’était pas une authentique démocratie, le sort de son principal opposant aurait été réglé depuis longtemps. A coups de Kalachnikov, sur une chaise électrique, sur le bûcher de l’Inquisition ou au bout d’une corde ? !
KACCOOR BI – LE TEMOIN