Directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Samira Daoud a lancé une alerte hier, sur la situation qui prévaut au Sénégal.
«Partout au Sénégal, les droits à la liberté de réunion et d’expression pacifiques sont menacés», a déclaré hier Samira Daoud. La responsable d’Amnesty International en Afrique souligne qu’il est aujourd’hui essentiel que «les personnes soupçonnées d’avoir fait un usage illégal de la force lors des précédentes répressions des manifestations soient traduites en justice et que les droits humains soient effectivement respectés, protégés et promus avant l’élection présidentielle de 2024».
Dans son texte, Samira Daoud déclare que les autorités sénégalaises sont en train d’intensifier la répression à l’approche de l’élection présidentielle de 2024. Ce, en réprimant les droits humains, en restreignant l’espace civique, en interdisant les manifestations et en détenant un journaliste et des personnalités de l’opposition.
«Au lieu de réprimer les libertés, les autorités devraient respecter les droits humains, mettre un terme à l’usage excessif de la force lors des manifestations, permettre aux médias de couvrir les manifestations, cesser de détenir arbitrairement des journalistes et des membres de l’opposition, et respecter les droits à la liberté d’expression et assemblée pacifique. Cette tendance à la répression doit cesser maintenant pour désamorcer les tensions», souligne-t-elle.
La responsable d’Amnesty en Afrique, a aussi retracé les évènements des derniers 72 heures. Pour ce qui est de Sonko, elle informe : «Alors qu’il se rendait au tribunal, la police a tiré des gaz lacrymogènes et Ousmane Sonko a été extrait de force de son véhicule et conduit par la police au palais de justice, après une bagarre autour de son itinéraire».
Elle consigne dans son texte, qu’Ousmane Sonko a été empêché de sortir de chez lui par un important déploiement policier, qui a également empêché les personnalités de l’opposition de lui rendre visite, ajoutant que le député Guy Marius Sagna a été frappé par des gaz lacrymogènes tirés par la police, alors qu’il tentait de rendre visite à Ousmane Sonko à son domicile.
«En fin de journée, au moins une personne est décédée lorsqu’elle a été percutée par un véhicule conduit par des casseurs armés, dans le quartier des Parcelles Assainies. Ousmane Sonko a été hospitalisé dans une clinique privée pendant la nuit, après avoir souffert de vertiges, de maux de tête et de douleurs au ventre en fin de journée», indique Samira Daoud qui signale aussi l’interpellation de Hadjibou Soumaré, de Mohamed Samba Djim, de Fadilou Keita, de Pape Ndiaye etc.
Youssouf SANE