A eux, gens du pouvoir, tous les droits. Aux autres, qui s’opposent à leur politique, la paille humide des cellules des prisons. Et gare à qui osera protester ! C’est l’image que donne la Justice sous le régime du Chef. Ils étaient deux à déclarer que les deux éléments des forces de défense disparus en mer, et dont le corps de l’un est toujours réclamé par sa famille, ont été tués.
L’un vaque tranquillement à ses occupations pendant que l’autre est en prison. Tant pis pour lui. Son tort est d’être de l’opposition. Depuis Tivaouane, pris dans la surenchère des déclarations dans un meeting politique, un jeune de Pastef avait promis de raser le pays si son leader subissait la main lourde de la justice.
Un projet chimérique et vantard… Il est depuis lors en prison. Dans une vidéo devenue virale, des jeunes du pouvoir, en compagnie du ministre de la Jeunesse, promettent de brûler la maison de celui qui perturbe le sommeil du Chef. Selon la Police, la Gendarmerie et la Justice du même Chef, ils n’ont rien dit de grave. Et puis, ce sont des jeunes du pouvoir et tous les excès leur sont permis tant qu’ils défendent le Chef.
Un deux poids deux mesures qui procède d’un dysfonctionnem ent de la balance de la Justice dont le fléau ne se tient plus en équilibre entre l’Opposition et le Pouvoir. Pour une banale volonté de tenir un meeting mais aussi des marches à l’intérieur du pays, les voilà à invectiver.
Quel mal y a-t-il à exercer un droit inscrit dans notre charte fondamentale et qui pourrait motiver la sortie des membres du parti au pouvoir pour dénoncer un projet qui mènerait à une guerre civile ? Calmez-vous, messieurs et dames ! Le plus comique est de les entendre parler de la possibilité d’une guerre fratricide alors qu’ils ont fusillé celui qui tirait la sonnette d’alarme pour alerter sur cette probabilité. Les plus grands flibustiers ne sont assurément pas du côté de l’opposition.
Les plus visibles sont les transhumants. Hier, cela faisait assurément désordre de voir l’un d’eux, qui a contribué à mener le président Abdoulaye Wade à l’abattoir par ses déclarations va-t-en-guerre, parler au nom de la mouvance présidentielle. Les plus dangereux pour la cohésion sociale, ce sont justement ces bellicistes que seuls leurs désirs de prébendes motivent. Pour la paix sociale, point besoin d’interdire ce qui est inscrit en lettres d’or dans notre chère Constitution !
KACCOOR BI – LE TEMOIN