Le projet de dépôt des armes pour les combattants du Mfdc dont l’acte 1 a été signé à Cabrousse en juin 2022 prend forme avec des décisions majeures prises hier, vendredi, par les acteurs impliqués dans le processus de paix.
Le projet de dépôt des armes pour les combattants du Mfdc dont l’acte 1 a été signé à Cabrousse en juin 2022 prend forme avec des décisions majeures prises hier, vendredi, par les acteurs impliqués dans le processus de paix. Un site retenu pour le dépôt des armes, une ONG désignée pour la conduite des opérations ; un délai fixé ; les acteurs accélèrent la cadence à Cabrousse, localité où l’acte 2 des accords de dépôt a été signé. Une délégation de l’Etat du Sénégal et une délégation de Diakaye se sont rencontrées pendant deux jours à Cabrousse sous la facilitation de la société civile avec le COSCPAC et du Centre Henry Dunant pour le Dialogue humanitaire.
La récente main tendue du chef de l’Etat Macky Sall au Mfdc a vite fait de « fouetter » l’ardeur des acteurs impliqués dans le processus de paix. Ces dernier qui ont considérés cet appel comme une inspiration majeure se sont retrouvés pendant deux jours à Cabrousse (localité située dans le département de Bignona au cœur de la cité touristique du Cap Skirring ) pour prendre des mesures fermes pour le dépôt des armes. Un processus dont l’acte 1 avait été déjà paraphé le 23 juin 2022 dans cette même localité.
C’est le Mouvement contre les armes légères en Afrique de l’ouest ( Malao), une ONG africaine indépendante qui a été désignée pour la conduite des opérations de dépôt des armes. Une décision forte qui témoigne des avancées notoires dans ces accords signés, selon le responsable de la Coordination sous-régionale des organisations de la société civile pour la Paix (Coscpac) Henry Ndecky qui déclare : « Cet acte signé ce 10 mars 2023 marque l’évolution des accords sur le projet de dépôt des armes. Et l’appel lancé par le chef de l’Etat rejoint parfaitement le besoin de préoccupations des deux parties que sont l’Etat du Sénégal et IRRRAPA (Initiative pour la réunification des ailes armées et politiques du Mfdc), Diakaye et nous avons fait la médiation et la facilitation en tant que Coscpac depuis sur ce projet de dépôt des armes. Voilà que les décisions majeures ont été prises comme la désignation de l’Ong qui sera chargée des opérations de dépôt, le site retenu et un deadline fixé pour les opérations», martèle M. Ndecky qui estime que le processus suit son cours dans une belle ambiance. « Et en tant que médiateurs, nous les amenons à décider euxmêmes de la conduite à tenir pour parapher ces accords ». Un site a été également retenu pour le dépôt des armes et l’initiative a été laissé au Malao d’examiner tous les aspects techniques de l’opération de dépôt des armes afin que celle-ci se termine dans un délai ne dépassant pas trois mois à compter de la date de signature de ces accords paraphés hier à Kabrousse. Ces nouvelles décisions sur le projet de dépôt des armes ont été prises en présence d’une délégation de l’Etat du Sénégal représentée par le Comité ad hoc sur la paix en Casamance dirigée par l’Amiral Pape Farba Sarr et une délégation de Diakaye avec la facilitation du centre Henry Dunant pour le dialogue humanitaire (HD) et la Coscpac. Cette rencontre qui vient matérialiser l’acte 2 du projet de dépôt des armes des combattants du Mfdc pourrait ainsi s’appeler Cabrousse2 du nom de cette localité qui abrite ces conclaves entre Etat, acteurs de la société civile et factions rebelles du Mfdc.
D’AUTRES FACTIONS REBELLES HORS DU PROCESSUS : QUELLE PERTINENCE ET QUELLE PORTÉE ?
Si la faction rebelle de Diakaye montre depuis lors son adhésion et son activité dans ce processus de dépôt des armes, tel n’est pas le cas pour les autres factions du Mfdc contrôlées par des chefs rebelles comme Salif Sadio et ceux du sud toujours «réfractaires» et qui brillent encore et toujours par leurs positions radicales. Ces leaders de factions semblent toujours exprimer leur indifférence à ces phases dans le processus de paix, le Coordonnateur de la Coscpac tient toutefois à préciser qu’« Aucune porte n’est fermée. Toute faction qui désire discuter et dialoguer, nous sommes preneurs. Les factions de Diakaye ont manifesté leur ferme volonté de discuter, c’est pourquoi nous travaillons depuis avec ces combattants et on espère que les autres viendront», lance le Coordonnateur de la dynamique de paix Henry Ndecky qui poursuit : « Nous exhortons tous les leaders des autres factions à nous appeler pour faciliter les contacts et le dialogue avec l’Etat. Nous travaillons pour la paix … Et la confiance portée par l’Etat sur la société civile engrange aujourd’hui ces fruits avec ces accords signés qui marquent une évolution positive du processus de paix», renchérit M. Ndecky.
Ignace NDEYE