Il n’appartient pas au président Macky Sall et à ses juges couchés de décider qui doit être candidat ou non aux élections au Sénégal. C’est l’avis du député de Yewwi Guy Marius Sagna qui a déposé hier une proposition de loi pour la modification des articles L29, L30 et L57 du code électoral qui interdisent à Karim et Khalifa Sall d’être candidats.
Le député Guy Marius Sagna a déposé, hier, une proposition de loi pour la modification des articles L29, L30 et L57 du code électoral. «Ce n’est pas au président Macky Sall et à ses juges couchés de décider qui doit être candidat ou non aux élections au Sénégal». Parallèlement, le député de Yewwi askan wi a déposé une question d’actualité sur le blocage du processus électoral savamment orchestré par Macky Sall, selon lui. «Le gouvernement est obligé de venir à l’Assemblée nationale pour s’expliquer devant les députés», informe Guy Marius Sagna sur sa page Facebook. Il fonde son argumentaire sur le fait qu’il «n’est pas du tout raisonnable» de conditionner la liberté de candidature à l’inscription sur lesdites listes. «La loi veut ainsi une chose et son contraire: il n’est pas obligatoire d’être électeur, par contre pour être candidat, il faut être électeur. L’exercice du droit fondamental à la liberté de candidature se trouve ainsi piégé par l’exercice d’une simple faculté», dit-il.
L’irruption de la qualité «d’électeur» dans la définition même de la notion de «candidat», ou encore la subordination de la liberté de candidature à la capacité électorale, selon le député du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, ne répondent à aucune logique démocratique. Bien au contraire, explique t-il, «si ce changement fondamental a eu lieu en 2018, c’était pour résoudre une équation politicienne: comment s’auto favoriser lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019 grâce à la privation automatique de la capacité électorale de certains candidats».
Au fond, il s’agit, d’après lui, de rappeler que seul le peuple doit être l’arbitre du jeu politique. Selon lui, la loi doit rester générale et impersonnelle. Il affirme que revenir à l’esprit du code pénal est un impératif que la XIVe législature doit assumer et soutenir. Selon lui, rien ne peut justifier, par exemple, qu’une condamnation par sursis ou à une peine d’emprisonnement sans le prononcé d’une déchéance empêche à un citoyen d’être candidat à une élection. Khalifa Sall et Karim Wade sont dans cette situation. Ils sont interdits de briguer le suffrage des citoyens à cause de leur condamnation. En plus, beaucoup d’observateurs soupçonnent le gouvernement de vouloir faire la même chose avec Ousmane Sonko, le principal challenger de Macky Sall. Ce dernier a promis depuis belle lurette d’amnistier Karim et Khalifa pour leur permettre de participer à la présidentielle. Mais jusqu’à présent rien.
Magib GAYE