Le ministre grec des Transports, Kostas Karamanlis, a démissionné de ses fonctions hier. Les raisons de son jet d’éponge ? Une collision entre deux trains qui a fait 36 morts selon le premier bilan. Bien que le chef de la gare la plus proche du lieu de la tragédie ait confessé une tragique erreur humaine venant de sa part, cela n’a pas empêché le ministre des Transports d’estimer sa responsabilité engagée et de démissionner.
Quand on vous disait que les Toubabs et nous, ce n’est pas pareil ! Car, nous, on connaît un ministre des Transports qui, malgré la survenue consécutive de deux accidents ayant fait plus de 60morts en tout dans son pays, a refusé catégoriquement de démissionner lançant même avec morgue à ceux qui lui demandaient de rendre son tablier : « vous attendrez longtemps parce que moi, je suis dans le temps de l’action ! » Allez, circulez, espèce de manants, je n’ai pas votre temps! Mais l’exemple ne vient pas que de chez les Blancs.
En Afrique, aussi, et bien qu’il y ait des contestations, le Nigeria a tenu des élections pour choisir son président de la République. Qu’importe si l’élection du candidat du parti au pouvoir, Bola Tinobu, est entachée de fraude — c’est du moins ce que soutiennent les camps des autres candidats —, le plus significatif à nos yeux c’est que le président de la République sortant, le général à la retraite Muhamadu Buhari, a respecté la Constitution de son pays qui limite les mandats présidentiels à deux.
Son attitude est d’autant plus louable que le Nigeria, après une série de régimes militaires, n’est revenu à la démocratie qu’en 1999. Ce qui n’empêche pas les présidents de ce pays de s’en tenir aux deux mandats constitutionnels. Au Niger et en Mauritanie, aussi, les présidents Issoufou et Abdel Aziz, deux hommes d’honneur, en ont fait de même. Contrairement à la « vitrine » craquelée de la démocratie africaine qu’est le Sénégal où les deux derniers chefs d’Etat (Wade, Sall) a cherché pour le premier ou cherche pour le second à violer la Charte fondamentale pour prolonger leur bail au pouvoir ! Pour dire combien ce beau pays a régressé sur le plan démocratique… Et pas seulement !
KACCOR, Le Témoin