Le Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki MAHAMAT, « condamne fermement » les déclarations « choquantes » faites par les autorités Tunisiennes contre des compatriotes Africains, qui vont à l’encontre de la lettre et de l’esprit de notre Organisation et des principes fondateurs.
Dans un communiqué dont PressAfrik a reçu copie ce samedi, au nom du Président, la Vice-Présidente, Dr Monique Nsanzabaganwa, et la Commissaire de l’UA pour la Santé, les Affaires Humanitaires et le Développement Social, Minata Samate, ont reçu le Représentant Permanent de la Tunisie accrédité auprès de l’Union Africaine afin d’exprimer les « vives préoccupations » de l’Union Africaine quant à la forme et le fond de la déclaration ciblant des compatriotes Africains, nonobstant leur statut légal dans le pays.
Le Président rappelle à tous les pays, en particulier aux États membres de l’Union Africaine, qu’ils doivent honorer les obligations qui leur incombent en vertu du Droit International et des instruments pertinents de l’Union Africaine, à savoir traiter tous les migrants avec dignité, d’où qu’ils viennent, s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes, et accorder la priorité à leur sécurité et à leurs droits fondamentaux.
L’UA réitère l’engagement de la Commission à soutenir les autorités tunisiennes en vue de la résolution des problèmes de migration afin de rendre la migration « sûre, digne et régulière ».
Mardi 21 février 2023, le Président tunisien, Kaïs Saïed s’en est pris violemment aux subsahariens lors de la tenue du conseil de sécurité national. Il a ainsi prôné des «mesures urgentes» contre l’immigration clandestine dans son pays, affirmant que la présence de migrants africains subsahariens était source de «violence, de crimes et d’actes inacceptables» et qu’il fallait mettre fin à l’arrivée de «hordes des migrants clandestins». Pis, il a soutenu que cette immigration clandestine relevait d’une «entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie», afin de la transformer en un pays «africain seulement» et estomper son caractère «arabo-musulman».
Salif SAKHANOKHO