Procès Sonko / Mame Mbaye Niang : les 31 militants de Pastef risquent 3 mois ferme

par pierre Dieme

Les 31 militants de Pastef arrêtés le 16 février, jour du procès opposant Ousmane Sonko et Mame Mbaye Niang, risquent six mois de prison dont trois mois ferme. Ils ont comparu ce jeudi 23 février 2023 devant le tribunal d’instance hors classe de Dakar pour participation à une manifestation non déclarée.

La majeure partie est constituée d’étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar mais on trouve aussi dans le lot des commerçants, un chef d’entreprise, un technicien supérieur agricole et un technicien de laboratoire. Ils ont tous contesté les faits alléguant qu’ils ont été interpellés alors qu’ils vaquaient tranquillement à leurs occupations.

Certains d’entre eux ont laissé entendre qu’ils étaient simplement venus pour suivre l’audience. Lors de son réquisitoire, la déléguée du procureur a indiqué que les débats d’audience ont permis de comprendre les circonstances de l’arrestation des prévenus. En effet, le 16 février dernier, 31 personnes ont été interpellées dans différents endroits de la capitale plus précisément sur la corniche vers le tunnel de Soumbédioune, à la Médina, à la Gueule Tapée et au Plateau.

D’après la police, ces individus avaient érigé des barricades pour empêcher les gens de passer et, par la suite, ils ont eu à lancer des projectiles sur les forces de l’ordre. C’est ainsi qu’ils ont été interpellés. À la lumière de cette affaire, il se dégage des catégories de prévenus selon le maître des poursuites.

«Ceux qui ont catégoriquement contesté les faits soutenant qu’ils étaient en train de vaquer tranquillement à leurs occupations. Ceux qui déclarent qu’ils étaient venus suivre le procès et qu’ils ont pu accéder au tribunal et, après le renvoi du procès, ils ont suivi le convoi du leader de Pastef et ont été interpellés à quelques encablures du tunnel de Soumbédioune.

Sous le bénéfice de toutes ses observations, le parquet a soutenu que la culpabilité de certains prévenus ne fait aucun doute et a requis une peine d’emprisonnement de trois mois dont trois mois ferme contre El Hadji M. G., Ibrahima B, O. Lopez, Mohamed K., Joseph D. et El H. S. Quant aux autres, la parquetière a laissé leur sort à l’appréciation du tribunal.


Restons à ce procès pour dire que les avocats de la défense ont usé de tous les subterfuges pour sortir leurs clients des griffes de la justice. Me Moussa Sarr a estimé que si le parquet poursuit cette démarche d’arrestation sélective, «nous reviendrons et plus nous reviendrons, plus il y aura des arrestations».

«Le peuple sénégalais n’est pas un peuple couché. Le pouvoir se trompe lourdement en pensant que les nombreuses arrestations vont régler le problème», a indiqué selon qui la police sénégalaise est devenue une police politique. «Elle doit s’en tenir à la sécurisation des personnes. Seul le tribunal peut mettre fin à cette dérive autoritaire pour un meilleur Sénégal», a plaidé Me Moussa Sarr.

A en croire Me Fodé Ndiaye, le tribunal est en train de débattre sur des faits où il n’y a aucune preuve. Quant à Me Koureyssi Ba, il a dit qu’il compatit aux souffrances de ces jeunes arrêtés depuis le 16 février et jugés ce jeudi 23 février. Ils ont passé six jours en garde-à-vue.

Pour abréger leurs souffrances, Me Ba demande le renvoi des fins de la poursuite de tous les prévenus. Il a sollicité du tribunal d’accorder une liberté provisoire aux mis en cause s’il souhaite mettre l’affaire en délibéré. La déléguée du procureur s’est opposée aux demandes de liberté provisoire. Finalement, l’affaire a été mise en délibéré au 27 février prochain.

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