Les télévisions privées ne sont pas prêtes à payer la redevance de trois millions de frs par mois comme frais de diffusion sur le canal de la Télévision numérique terrestre (TNT). Mercredi 15 février 2023, le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique, de concert avec le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), avec la participation de Télédiffusion du Sénégal (TDS SA), a convié les éditeurs télévisuels privés pour la fixation du montant relatif à la diffusion des programmes sur la TNT.
La position des autorités publiques est de fixer le montant du tarif de la diffusion sur la TNT à TROIS MILLIONS FRANCS (3.000.000 FCFA) par mois et par télévision. Ce tarif serait applicable dès ce 1er mars 2023. « Pour les éditeurs télévisuels privés sénégalais, l’application de ce tarif de TROIS MILLIONS FRANCS (3.000.000 FCFA) par mois et par télévision, n’est pas soutenable aujourd’hui. L’État doit aider les médias à remplir leur mission de service public » souligne le président du Cdeps Mamadou Ibra Kane dans une lettre ouverte adressée au président de la République.
Le patron des quotidiens sportifs Stades et Lamb et de l’imprimerie Africom ajoute que « cette mesure immédiate va provoquer la fermeture d’entreprises de presse, ou tout au moins, engendrer des licenciements et dégrader la situation sociale ». Il rappelle que les effets de la crise du coronavirus sont toujours persistants aggravés par les conséquences de la guerre en Ukraine. Par ailleurs, ka presse sénégalaise subit les contrecoups d’une crise profonde. « C’est pourquoi nous nous en référons encore à votre magnanimité, pour votre soutien à la presse sénégalaise » lit-on dans la lettre.
… ET SOUMETTENT DES PROPOSITIONS POUR LE PAIEMENT DE LA REDEVANCE
Restons toujours avec les télés privées nationales qui ne lâchent pas Macky Sall. « Excellence, monsieur le président de la République, pour permettre à notre presse nationale de jouer pleinement son rôle dans le développement économique et social du Sénégal, les opérateurs télévisuels privés sénégalais sollicitent votre soutien pour : – Les opérateurs télévisuels privés acceptent le montant fixé de TROIS MILLIONS FRANCS (3.000.000 FCFA).
Mais, le paiement des frais de diffusion des télévisions privées nationales, devra se faire de manière progressive sur cinq (5) ans. UN MILLION FRANCS (1.000.000 FCFA) la 1ère année, une augmentation de CINQ CENT MILLE FRANCS (500.000 FCFA) chaque année suivante jusqu’à concurrence des TROIS MILLIONS FRANCS (3.000.000 FCFA). – L’entrée en vigueur de la nouvelle tarification des frais de diffusion des télévisions privées sur la TNT, après les élections présidentielles du 25 février 2024.
Les années 2023 et 2024 verront les entreprises de presse consentir de gros investissements pour la couverture des élections présidentielles de 2024, afin d’assumer pleinement leur mission de service public » selon Mamadou Ibra Kane. Les opérateurs télévisuels privés sénégalais, conscients du rôle stratégique de Télédiffusion du Sénégal (TDS-SA), sollicitent son financement intégral par l’État, sur une période de cinq (5) ans. Selon eux, cette subvention de l’État au profit de TDS-SA pourrait être financée par la compensation des dividendes numériques liés à la cession des fréquences analogiques par les télévisions privées. De même, la redevance du fioul, initialement attribuée à la RTS, pourrait être reversée à TDS-SA pour améliorer la totale couverture du territoire national avec des images de qualité en HD.
Par ailleurs, les flux de télécommunication générés par l’utilisation des contenus audiovisuels pourraient valablement justifier d’une taxe à payer par les opérateurs de téléphonie. A l’endroit du président Macky Sall, le Cdeps note que « votre soutien à la presse s’est traduit par le vote du Code de la Presse en 2017.
Ce soutien serait parachevé par l’adoption d’un Code de la Publicité au Sénégal et le renforcement du Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP), deux outils indispensables, sans lesquels il ne saurait y avoir des entreprises de presse économiquement viables ». Et ils n’ont même pas réclamé l’envoi de Babacar Diagne, le président du CNRA, au musée des vieux souvenirs ?