La marche pacifique pour la libération du rappeur Mor Talla Gueye alias Nit Doff et d’autres détenus, autorisée et encadrée par les policiers, s’est ébranlée à 16 heures, ce mercredi après-midi, 15 février 2023, du rond-point Sam, au rond-point Onu, près du ministère de la Culture. Le député élu sous la bannière de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw, opposition), Guy Marius Sagna a participé à la marche.
La fille de Nit Doff présente
Parmi les manifestants, il y avait également la fille de Nit Doff, un bébé porté par son oncle et frère du détenu. La mère n’a pas souhaité se prononcer. « Macky Sall dictateur », « Libérez Nit Doff », ont scandé les manifestants.
Présent, Sonko décline la parole
L’opposant et leader de Pastef, Ousmane Sonko, a rejoint la marche au point de chute. Sa présence dope la foule composée de jeunes. Invité à prendre la parole, l’un des leaders de Yaw a, toutefois, décliné l’offre, cédant la parole au mouvement hip hop.
Fata el présidente hué, Karim Xrum Xakh fortement applaudi
Pour Simon, la stabilité du pays passe par la libération des « otages politiques ». Très virulents, Cyrille Touré alias Thiat et Abdou Karim Guèye alias Karim Xrum Xakh ont martelé que le 3e mandat ne passera pas. Si les deux ont été fortement applaudis, Fata el présidente a été, lui, conspué. Ce que les organisateurs ont déploré, indiquant que « tous véhiculent le même message. »
Le Frapp menace…
Aliou Gérard Koïta, membre du Secrétariat exécutif national du Frapp, liste 113 détenus dont Hannibal Djim. Il dit : « nous tenons à apporter notre soutien et notre solidarité à ces 113 concitoyens détenus de manière illégale et illégitime par le Président Macky Sall. Parmi eux, il y a Nit Doff qui est un frère, mais il y a également Hannibal Djim ainsi que d’autres concitoyens détenus par le Président dictateur uniquement qu’ils sont contre la 3e candidature. »
Pour la faible mobilisation constatée, l’activiste a déploré des « agissements » du Préfet de Dakar, Mor Talla Tine, visant « à saboter leur manifestation. » C’est pourquoi, a-t-il dénoncé, « nous n’avons pas reçu l’arrêté autorisant la marche à temps. »
En revanche, a-t-il tenu à souligner : « c’est une étape que nous allons évaluer. » Avant de menacer : « éventuellement, si le Président Macky Sall ne recule pas dans les jours à venir, nous allons passer à la vitesse supérieure. Parce que nous n’accepterons pas ces mandats de dépôt ».
Dié BA
Abdoulaye SYLLA (Photos)