La reprise en main de la sécurité à Touba par la Police et la Gendarmerie commence à porter les fruits. Pour preuve, la gendarmerie a mis fin aux pratiques d’un faux médecin, vrai charretier qui pendant dix ans exerçait la « médecine »…au vu et au su de tout le monde !
Il a fallu attendre la dissolution de la police religieuse « Safinatoul Aman » par le khalife général des Mourides pour que les gendarmes puissent marquer leur territoire et en profiter pour démanteler ce cabinet médical qui n’avait rien de clandestin. Dans une de ses éditions du mois de décembre 2022, votre quotidien préféré « Le Témoin » avait révélé l’impunité de ce très influent ancien charretier devenu « médecin ».
« Une histoire inédite, jamais vue ou vécue qui laissait croire que Touba serait en passe de devenir un Etat dans l’Etat, où les ministres, gouverneurs, préfets, sous-préfets et commissaires de police ont eu à montrer leurs limites, dans l’application des lois et règlements du pays » écrivions-nous.
Comme « Le Témoin » l’avait si bien dénoncé et rappelé, l’histoire de ce cabinet paramédical clandestin remonte au lendemain du décès de son propriétaire, un infirmier à la retraite, à l’âge de 70 ans. Et le fils du défunt, « charretier » de profession, analphabète, non instruit dans le domaine de la santé, avait finalement hérité de la structure paramédicale. Depuis des années, le fils en question exerçait illégalement la profession d’infirmier ou de médecin au vu et au su de tout le monde.
Une situation à la fois inadmissible, inexcusable, injustifiable, inexplicable et impardonnable, qui dure depuis plus de dix ans. Pour preuve, les différents gouverneurs, préfets, sous-préfets, médecins-chefs de région, n’ont jamais réussi à fermer le cabinet incriminé. Car notre « médecin » bénéficiait de la protection de certaines autorités religieuses de Touba. Même les services de Police et de Gendarmerie, dans leur volonté d’assainir le milieu de la santé, se sont toujours heurtés à une ligne rouge à ne pas franchir.
De même que l’ancien ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr qui n’a jamais osé sévir pour ne pas mécontenter les autorités religieuses de Touba. Le procureur de la République de Diourbel, n’en parlons pas ! Car, dès qu’on lui parlait de faux médecin, il vous raccrochait au nez comme pour vous dire « Boulène ma dougal » (Ne me créez pas de problèmes). Comme quoi, aucune autorité médicale, politique, judiciaire et policière n’osait se frotter à ce charretier-infirmier !
Finalement, le weekend dernier, la gendarmerie a procédé à l’arrestation de faux médecin qui a reconnu les faits en avouant avoir hérité du cabinet de son défunt père qui fut un infirmier à la retraite. Le célèbre « Docteur » de Touba a également reconnu ne pas avoir le moindre diplôme pour être ni aide-infirmier, ni infirmier, ni brancardier encore moins médecin. Il a été déféré et placé sous mandat de dépôt.