Le charme de ce pays des paradoxes est qu’on y passe d’un sujet à un autre sans avoir pris le soin d’apporter des réponses justes ou convaincantes à la question évacuée au profit d’une autre.
Jamais ceux qui gouvernent n’ont servi de réponses sérieuses aux sujets évoqués par l’opinion et jugés scandaleux. Le nébuleux contrat en armement de 45 milliards FCFA avec le sulfureux Nigérien “Petit Boubé” n’a toujours pas livré ses secrets. C’est devenu un dossier confidentiel qui a permis à des gens que l’on peut considérer comme des salopards de s’enrichir. Le gouvernement a beau démentir, il n’a pas réussi, jusquelà, à convaincre. Plus personne ne parle de ce scandale. Ils ont réussi à nous détourner c’est du moins ce qu’ils croient !
De ce scandale par l’arrestation de notre confrère Pape Alé Niang dont la libération était le seul objectif visé par la corporation et d’autres segments de la vie politique et de la société civile. Une lutte qui a vite fait d’éclipser le vrai sujet qui devrait consister à harceler le pouvoir pour qu’il donne des réponses déterminantes sur cette transaction qui aurait profité à des pontes du régime.
Le consortium des journalistes d’investigation a prouvé que ce contrat recelait beaucoup de surfacturations. Le rapport de la Cour des comptes sur les fonds du Covid-19 est également passé aux oubliettes. Un écran de fumée a vite fait de dissiper des interrogations légitimes. Guy Marius Sagna et Mme Mimi Toure, qui ont voulu prolonger le débat, ont été déboutés par le Conseil constitutionnel. La Juridiction déclarant « irrecevable » leur requête qui exigeait à travers une question d’actualité que le gouvernement vienne s’expliquer à l’Assemblée nationale.
Circulez, il n’y a rien à savoir ! Pour faire diversion, ils ont envoyé celui qui perturbe la quiétude du Chef à la chambre criminelle pour qu’il y soit sabré comme un vulgaire…criminel.
Pour le moment, ils veulent nous faire croire qu’ils sont propriétaires du Train Express Régional. De ce joujou, d’ailleurs, voici ce qu’en disait l’opposant Dr Abdourahmane Diouf sans jamais être démenti : « une idée française, avec de l’expertise française, des financements français, des dividendes français, (sous contrôle français) et des pertes et des dettes sénégalaises ». En attendant d’autres scandales, des colombes appellent à la paix pendant que les faucons jurent que force restera à la loi. Grand bien leur fasse !
KACCOOR BI – LE TEMOIN