A ce rythme, il faudra renvoyer le « temps de l’action et du combat » qu’il nous promettait aux calendes grecques. Ce n’est plus une priorité. Quand il nous disait qu’il formait son gouvernement pour s’attaquer aux nombreuses urgences de ce pays, c’était pour nous tirer la langue. Nous nourrir d’illusions.
Son gouvernement, c’était plutôt pour régler des comptes et faire dans la menace. Quand un pouvoir s’arme en puissance, non pas pour faire face à des bandits de grand chemin et des terroristes, mais pour mâter son peuple, du moins la partie de celui-ci qui n’est pas avec soi, il y a fort à craindre que l’on se mette à ramasser des cadavres. C’est le jeu auquel ils s’exercent à travers la montée en puissance des forces de sécurité.
D’ailleurs, ils ont commencé à nous en mettre plein la vue dans certains coins de la ville. Histoire de dissuader les plus téméraires. Depuis que celui qui constitue un cauchemar pour le Chef a décidé de répondre aux provocations à travers une forte mobilisation, ils sont dans le déballage. Ils sont partout et nulle part à lui apporter la réplique. Les plus zélés se payent des encarts publicitaires dans les médias. Deux camps qui se lancent des piques, se promettant la mort.
Quand l’opposant dit avoir fait son testament, l’autre camp déclare être prêt à être enterré. Et y en a toujours qui continuent de traiter ceux qui appellent à plus de sérénité pour nous éviter des lendemains incertains, de pyromanes. Ce pays est à deux doigts de la guerre civile, tellement le Chef a ouvert des tranchées pendant que l’on nous sert des artifices pour amener un opposant à l’échafaud.
Hier, ce fut le comble. L’ancien procureur de la République est venu se prononcer sur un dossier en instruction pour nous raconter des salades. Et y en a toujours qui, de bonne foi, disent qu’il a démonté l’opposant. A ce point, après le réquisitoire de l’ancien procureur, tenu pourtant à un devoir de réserve, il ne reste plus qu’à envoyer l’opposant à la guillotine.
Et pourtant, pendant que Serigne Bassirou viole allègrement ce devoir de réserve, le juge Teliko, lui, avait failli être broyé pour avoir… commenté une décision de la Cour de la CEDEAO. Cherchez l’erreur !!!
KACCOOR BI – LE TEMOIN