Les subventions à la Senelec venant de l’Etat ont tourné autour de 300 milliards par an ces dernières années. Elles se justifient pour le gouvernement par le prix élevé à l’importation du combustible, le diesel ou le fuel lourd notamment. Ne voulant pas répercuter ce prix à l’importation sur le tarif de l’électricité servi au consommateur, le gouvernement paie le manque à gagner à la Senelec. Cela suppose que le prix à l’importation du combustible est le meilleur prix possible et c’est le travail de la Senelec et de la SAR.
En 2012, compte tenu du prix élevé des produits pétroliers, Macky Sall décide de lancer une centrale à charbon à Sendou Bargny, un projet du régime de Maître Wade, malgré l’opposition des environnementalistes et des populations pour des raisons liées à la pollution.
La centrale à charbon est sur le réseau depuis 2021 et vend de l’électricité à la Senelec. Son prix de vente est lié au prix d’importation du charbon. Plus celui-ci est élevé, plus le coût de l’électricité augmente et alors les subventions pour maintenir le prix au consommateur augmentent. Et c’est l’argent du contribuable.
C’est pourquoi, l’Assemblée nationale doit enquêter pour vérifier les surcoûts dans l’importation de charbon dont parle Cheikh Yérim Seck dans son livre. Cette affaire est très grave.
Dossier nouveau : L’Afrique l’enjeu du monde
Mme Yellen, la Secrétaire d’Etat US au Trésor est venue confirmer la thèse que je défends depuis 2008. Amath Dansokho et Sémou Pathé Gueye m’avaient invité à faire une communication à un colloque du PIT et de la fondation Gabriel Péri.
La classe politique sénégalaise, repliée dans des pièges d’ego, refuse de débattre de cette question et des conséquences sur les options stratégiques et les politiques publiques. Elle est soutenue dans cette attitude par une partie de la presse.
L’heure est vraiment grave, non pas pour organiser le détournement des fonds covid ou pour organiser des déballages sur la vie privée des acteurs politiques. L’heure est grave parce que l’Afrique est l’enjeu du monde et cela exige de rendre à la politique ses « actes » de noblesse et son sens de la grandeur.
Les procès politiques contre les opposants retardent le Sénégal ainsi que les feuilletons de faits divers servis tous les jours au peuple.
Je refuse de tomber dans ce piège du corbeau dans lequel les prédateurs sénégalais et leurs parrains étrangers organisent le pillage de nos ressources, souvent pour des millions de dollars planqués dans des comptes offshore à Dubaï ou dans les Îles Britanniques.
Amadou Ba est chargé par Macky Sall de réprimer Ousmane Sonko. Va-t-il franchir le rubicon?
Mamadou Lamine Diallo, Président du mouvement Tekki.