Keur Massar : l’insécurité, encore l’insécurité, toujours l’insécurité…Keur Massar :

par pierre Dieme

Depuis quelques années, l’insécurité prend une proportion très inquiétante à Keur Massar qui est devenu le 46ème département du Sénégal. Considérée comme la commune la plus vaste et la plus peuplée de la région de Dakar, Keur Massar a connu une ascension fulgurante ces derniers années qui a causé une insécurité grandissante pour la population.

Keur Massar tire son nom de Massar Dièye qui fut l’un des premiers habitants de la localité. Une des 16 communes du département de Pikine, elle est limitée à l’est par le département de Rufisque, à l’ouest par les communes d’arrondissement de Yeumbeul-nord et sud, au nord par la commune d’arrondissement de Malika et au sud par, notamment, la réserve forestière de Mbao. La commune de Keur Massar a été créée en 1996 et érigée en département en 2021. Elle compte à présent 6 communes (Yeumbeul Nord, Yeumbeul Sud, Malika, Keur Massar Nord, Keur Massar Sud et la commune de Jaxaay-Parcelles).

Le département de Keur Massar est riche d’une brigade de gendarmerie, de cinq commissariats de police et une Maison de justice pour la sécurité publique. Toutefois, pour ce qui concerne les communes de Keur Massar nord et sud, seule la brigade de gendarmerie est censée gérer la sécurité.

L’insécurité prend une proportion inquiétante
En 2018, la mort de la militante du Pastef avait remis au gout du jour l’insécurité dans cette localité. Quelques heures après avoir participé au meeting du Pastef, Mariama Sagna avait été retrouvée chez elle tué par des malfrats. Ses présumés agresseurs l’avaient étouffé à mort après avoir tenté de la violer. Trois jours plus tard, le chef de la Brigade spéciale des douanes de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass, Cheikh Sakho, a été retrouvé mort dans sa voiture, dans la nuit du 4 au 5 octobre. Depuis, des séries d’agressions continuent de plus belle. « Ici nous n’osons pas sortir la nuit de peur d’être tué par des agresseurs. On vit la peur au ventre nous dit Djeynaba Diallo qui habite Keur Massar Nord et qui a vu l’évolution du quartier qui était, jadis, très calme. « On vivait en paix auparavant, mais depuis quelques années, c’est devenu très difficile avec des séries d’agressions presque tous les jours. Sortir les soirs à Keur Massar, c’est vraiment risquer sa vie », nous informe ce sexagénaire qui demande aux autorités de renforcer la sécurité ».

Les populations s’organisent pour gérer leur propre sécurité
Dans certains quartiers des communes de Keur Massar Nord et Sud, ce sont les populations mêmes qui essaient, à leur manière, de gérer leur propre sécurité. À Aladji Pathé, des jeunes se sont mobilisés pour sécuriser leur quartier les soirs. « Nous ne pouvons plus vivre tranquillement à cause des agressions. Ici, il est impossible de rester des jours sans entendre une série de cambriolages ou d’agression, c’est pourquoi nous avons décidé de gérer notre propre sécurité. Tout récemment, un jeune du quartier a été poignardé par des agresseurs, il a failli mourir « , nous dit Fallou Faye qui appelle l’État du Sénégal à renforcer la sécurité pour garantir à la population la sécurité.

« Depuis quelques années, il nous parle d’un poste de police qui n’a pas encore vu le jour. Il est temps de mettre un terme à cette situation. La gendarmerie à elle seule ne peut pas gérer la sécurité de la population de Keur Massar qui est devenue très nombreuse.

L’État interpellé pour la mise en place d’un poste de Police
Le maire de la ville de Keur Massar Nord nous annonçait il y a quelques mois la construction d’un poste de police dans sa commune pour lutter contre l’insécurité. Mais, depuis lors, les choses ne semblent pas bouger, et tout porte à croire que les populations continuent d’en pâtir. Des malfrats, armés, attaquent les commerçants et agressent la population.

Très ému par la mort de ce vigile qui a été tué par des agresseurs qui ont tenté de cambrioler un magasin au quartier Grand Médine, Saliou Seck pense que l’État du Sénégal doit se soucier des habitants de Keur Massar. « La sécurité fait partie des doléances des habitants de la localité. Il faut que les autorités le sachent et mettent en place un poste de police pour pallier l’absence de la gendarmerie qui ne peut pas être partout dans Keur Massar. Et en plus, les autorités doivent penser à éradiquer la forêt classée de Mbao qui est le refuge des malfrats », nous informe cet étudiant de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Boudal NDIATH

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