De sa plume fertile en termes d’offres programmatiques, Boubacar Camara, qui présentait, samedi dernier, son livre Construire le Sénégal du futur, s’est autorisé un décryptage des enjeux politiques, économiques et judicIaires qui minent le pays. Face à la presse, l’ancien directeur des Douanes et leadeur du Parti de la construction et de la solidarité (Pcs- Jengu) a décliné ses points de vue sur la question du 3e mandat, la hausse des prix ainsi que la gestion des fonds du Force Covid.
Tirant sa réflexion de son ouvrage Construire le Sénégal du futur, qui venait de paraitre, Boubacar Camara Kamàh, a étalé ses craintes quant au tournant dans lequel s’est retrouvé le Sénégal. « Sur le processus électoral, a-t-il mis en garde, on va vers des élections fragilisées par ce que j’appelle les quatre appuis ». Il énumère : « La carte d’identité a été regroupée dans des conditions où le fichier électoral est manipulé. Le parrainage qui est système pour éliminer des candidats. Les primo votants sont bloqués. Et, la présence du ministère de l’Intérieur ».
Cependant, pour l’ancien Inspecteur général d’Etat (Ige), il y a pourtant des solutions avant que le pire ne se produise. Boubacar Camara cite ainsi le bulletin unique et le parrainage pour trois candidats. Autre source de chaos, dans l’espace politique, c’est, selon l’opposant, « la probable candidature du président sortant pour un 3e mandat ». « Il y a une campagne bruyante pour faire croire aux gens qu’on ne sait plus compter. Alors que ce n’est pas un problème de comptabilité. Car, au moins, tout le monde sait compter jusqu’à deux au Sénégal. Que ça soit en arabe, en français ou en Wolof. Et tout le monde se rappelle qu’il a été élu en 2012 et réélu en 2019. Donc, ce n’est pas un débat juridique. Il fait arrêter ce débat sur le droit et comprendre qu’on est dans des situations où cette candidature peut causer des dégâts dans le pays », a alerté M. Camara.
Des détournements présumés des fonds destinés à la lutte contre le coronavirus, l’ancien allié de Sonko plonge dans les secrets des mis en cause. « Ils ont dissous le fonds, le 30 septembre 2021, pensant que l’affaire ne va jamais éclater. Puis, comment dans un conseil de ministres, peut-on dire qu’un tel dossier sera traité ou pas alors que c’est à la justice de le faire ? », s’est-il encore interrogé d’un ton plein d’amertume. Sur la hausse annoncée des prix dans des secteurs clés de l’économie, le patron du Pcs/Jengu estime que le gouvernement n’a « aucune maitrise de la situation avec ce choc exogène que nous avons ». Les maitres du jeu, pour lui, sont les institutions financières internationales. « Avec l’augmentation du pouvoir d’achat, quand on te donne d’une main une petite augmentation, on retire çà de l’autre main avec une augmentation du prix », a interprété Boubacar Camara.