Rapports des corps de contrôle : « la justice doit prendre ses responsabilités » (Boubacar Camara) :

par pierre Dieme

Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion du fonds Force Covid-19 et de l’Inspection générale d’État (IGE) ont été abordés par Boubacar Camara Kamâh, président du mouvement « JENGU » et leader de la coalition « TABAX », par ailleurs invité du Jury du Dimanche. Sur les ondes de la 90.3 Iradio, il a rappelé la bonne gouvernance que le président Macky Sall avait vendu aux sénégalais. « En 2012, la bonne gouvernance était une forte demande des sénégalais. Et le président Sall avait pris des mesures extrêmement importantes d’abord la Cour des comptes, la Crei, l’Ofnac, etc. Depuis 2013, le discours change et la pratique prend le dessus avec scandale sur scandale. Aujourd’hui, les rapports dorment à l’Ofnac, la Crei pour traquer des adversaires politiques », a-t-il dit.

Il faut dire que le Premier ministre a assuré que le rapport de la Cour des comptes connaîtra une suite. Interpellé sur cela, le président du mouvement « JENGU » et leader de la coalition « TABAX » a laissé entendre : « on ne demande pas au PM son avis. La Cour des comptes est organisée par une loi organique qui dit comment il faut faire. Donc ça, c’est de la gesticulation pour justifier. Ce qui doit être fait sera fait. Ce qui n’aurait pas dû être fait c’est ça qui est important. C’est moi qui ai proposé les 1.000 milliards et j’avais proposé qu’on les finance comme on avait fait au plan Takkal en faisant un réajustement budgétaire. On a eu 1.000 milliards sans endettement. Je suis choqué quand je vois le gouvernement faire une dérogation sur le code des marchés, sur les règles générales de la comptabilité publique ». Il poursuit : « ensuite le ministère des Finances. Deux fautes graves. Tu mets un comité interne pour contrôler avant paiement. Ce comité n’a jamais fonctionné. Aussi, pour ouvrir un compte qui doit recevoir des deniers, il faut une autorisation du ministère des Finances. Et le ministère transfère des fonds vers ces comptes qui sont irrégulièrement ouverts. Et ces comptes sont gérés par des gestionnaires qui ne doivent pas toucher l’argent public (…). Après ce rapport, la Justice doit prendre ses responsabilités dans cette affaire. Parce que c’est le président de la République et le ministère des Finances qui ont rendu possible cette façon de gérer ».

Suffisant pour lui dire qu’il n’a pas beaucoup d’espoir qu’ils se fassent harakiri sur ce dossier mais au moins, peste-t-il, ça illustre une chose : « le président de la République de 2012 nous l’avons perdu ». « Au moins, les populations ont compris que c’est de l’enfumage. Il faut débarquer les passagers clandestins qui profitent du système. Ils ont des passages clandestins qu’il faut aussi fermer. C’est toute une entreprise, c’est une politique. Concernant le rapport de l’IGE qui aurait épinglé Aminata Touré, comment peut-on peut parler d’un rapport dans un journal alors qu’il n’a pas été déclassifié ? Ils n’ont qu’à déclassifier ce rapport s’il existe pour qu’on puisse en débattre. Par ailleurs, je ne suis pas étonné du tout qu’il ait cette utilisation de ce rapport contre Aminata Touré. On l’a fait avec d’autres acteurs politiques. C’est une technique qu’il faut bannir », a-t-il conclu.

Cheikh Moussa SARR

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