L’année 2023 ne sera aisée pour les dirigeants de nos Etats. Aux affres de la crise sanitaire, se sont ajoutées les difficultés induites par le conflit Russo-ukrainien. Pour résister, les pays africains ont bâti leurs budgets 2023 en tenant compte de ces crises. Quel budget dispose chaque Etat pour faire face ?
En 2023, c’est la Côte d’Ivoire qui détiendra le plus gros budget de l’espace Uemoa. Celui-ci s’équilibre en ressources et en charges à 11 694 milliards de FCFA. Soit une progression de 18,1% par rapport au budget initial de 2022. L’Etat ivoirien veut, avec, aider la croissance à «retrouver son dynamisme et atteindre un taux de 7,3%».
Avec ses 6411 milliards de francs Cfa, le Sénégal a le second plus gros budget de l’union. Macky Sall et ses hommes tablent sur une croissance projetée à 10,1%. Celle-ci sera tirée par l’insdustrie pétrolière avec le début d’exploitation des hydrocarbures à travers les projets Gta et Sangomar.
Au Bénin, l’Etat dit avoir bâti un budget «Hautement social». L’Assemblée nationale lui a autorisé un budget de 3033.3 milliards de francs francs Cfa. Patrice Talon compte investir 1000 milliards de francs Cfa dans les secteurs sociaux, et donner un coup de fouet à son économie pour atteindre une croissance de 6,5%.
Au Burkina Faso, le capitaine Ibrahima Traoré est autorisé à dépenser à hauteur de 3235.9 milliards de francs Cfa. Priorités : lutter contre le terrorisme, restaurer l’intégrité du territoire, apporter des réponses à la crise humanitaire etc. Le montant alloué à ces secteurs prioritaires est estimé à 894,693 milliards de nos francs.
De son côté, le gouvernement nigérien aura à disposition un budget de 3291.6 milliards de francs Cfa. Il compte consacrer 49% des dépenses aux secteurs sociaux. Le Togo est, lui, à 1957.9 milliards FCFA.
Le Mali, en plus de la dure conjoncture internationale, doit aussi faire face aux difficultés sécuritaires. Assimi Goïta et ses hommes tablent sur des recettes budgétaires de l’ordre de 2199,9 milliards de francs Cfa et des prévisions de dépenses de 2895,9 milliards (en hausse de 248,8 milliards par rapport à 2022).
Globalement, en 2023, les marges budgétaires risquent d’être serrées pour les Etats de l’Union, après le creusement du déficit public qui est passé de 5,4% du PIB en 2021 à 5,9% en 2022 dans l’espace Uemoa. Ceci est dû aux mesures prises pour lutter contre la cherté de la vie, aux dépenses sécuritaire etc.
Aujourd’hui, les Etats sont encouragés à poursuivre les réformes budgétaires afin de mobiliser davantage de ressources fiscales, assurer l’efficience des dépenses publiques et favoriser une meilleure programmation dans la gestion budgétaire. Vont-ils y parvenir en ces périodes où les ressources sont rares ? Là est la question.
Youssouf SANE