Partira, partira pas ! Le Président Macky Sall laisse planer l’éventualité d’un 3e mandat en 2024. Depuis sa réélection, le débat se pose. Le Sénégal s’expose.
On en parlera encore ! La question du 3e mandat aura occupé les débats depuis 2019, au lendemain de la réélection du Président Macky Sall. Au fil du tu temps, le non a pris d’autres sens. Entre le jamais, le ni oui ni non, le moment venu, en principe, sur le plan juridique la question ne se pose pas… beaucoup se sont fait une idée : Macky Sall semble dans une logique d’une 3e candidature en 2024. Mais en attendant d’en savoir davantage, cette polémique s’est accentuée durant l’année 2022 parce que tout le monde ou presque voyait dans les élections locales et législatives un test qui, d’une manière ou d’une autre, devait être un élément d’analyse pour le chef de l’Etat.
Battu dans les grandes villes en janvier et mis en minorité en juillet avec une 14e législature équilibrée, Macky Sall préfère encore le suspense, alors qu’il avait parié qu’il allait trancher au lendemain des Législatives. Tout est question de temps, d’opportunité, de contexte. Le séminaire de Benno bokk yaakaar au King Fahd était attendu pour « l’investir » pour ce que ses partisans estiment comme étant son « deuxième quinquennat ». Mais le rapport de la Cour des comptes et ses nombreuses malversations présumées semblent renvoyer l’échéance aux calendes grecques. 2022 est mort, mais pas cette polémique autour d’un 3e mandat.
2023, la question continuera de se poser avec plus d’acuité parce que c’est une année pré-électorale. Parce que, en dépit de la nomination d’un Premier ministre, le Président ne semble pas avoir préparé un plan B. Il prend son temps. Le temps le fuit. Les manifestations et plateformes contre le 3e mandat se multiplient. Et l’on retourne déjà à la Place de l’Obélisque. Souvenirs ! Mauvais souvenirs ! Avec Abdoulaye Wade, l’année 2011 a été déterminante et bouillante puisque la dizaine de morts enregistrée était le fait de la répression des différentes manifestations entre la Place de l’Obélisque et les autres courses-poursuites dans les rues de Dakar. Donc, jusqu’en janvier 2011, lorsque le Conseil constitutionnel a jugé recevable la 3e candidature du Président sortant. Voilà pourquoi, si et seulement si le Président Sall est dans cette logique de se représenter, il y a fort à craindre que 2023 soit aussi chaud.