Macky Sall en 2024: La majorité obnubilée par une troisième candidature 

par pierre Dieme

C’est fou ce qui se passe à l’Alliance pour la République (Apr) et chez leurs partisans. Ils sont manifestement obnubilés par une troisième candidature de leur mentor Macky Sall. C’est le ‘’ni oui ni non’’ qui les empêchent de dormir. Car, pour nombre d’entre eux, il n’est pas question, pour Macky, de ne pas se représenter en 2024.
Alors, les sorties médiatiques se multiplient dans une cadence frénétique. Une façon, ainsi, de mettre la pression sur le Grand Manitou. Pour eux, il n’est pas question qu’il cède aux pressions de l’opposition et d’une bonne partie de la Société civile. Car, ce n’est pas une honte de suivre les pas de son ‘’papa’’. Or, Me Wade avait fait la même chose. Alors, autant ne pas se risquer à présenter un autre candidat pour Benno bokk yakaar, qui, autre que Macky, serait battu à coup sûr. Et le scénario du candidat du second tour soutenu par la coalition ne leur convient guère. Une situation sans doute inédite pour un Président dont l’incertitude sur la candidature indispose ses partisans et plus d’un citoyen au point qu’un réseau de journalistes contre le troisième mandat a cru devoir naître.

Macky va-t-il céder à la pression de ses partisans ou de l’opposition et de la Société civile ? Sa tâche ne sera pas facile. Et pour cause ! S’il se représente en 2024, il devra prendre le risque de faire face à des troubles sociaux dont l’ampleur est difficile à évaluer. Pis, il va rejoindre le cercle des chefs d’Etat africains qui auront commis des ‘’coups d’Etat constitutionnels’’ comme Alpha Condé, Alassane Ouattara et Blaise Compaoré.

Or, il a des responsabilités en tant que Président de l’Union africaine et se trouve astreint au devoir de donner le bon exemple afin d’entrer dans l’histoire par la grande porte. Mais, s’il ne se représente pas, il aura exposé ses proches. Car, en réactivant la redoutable Cour de l’enrichissement illicite (Crei) qui était mise en veilleuse depuis plus de trente ans, il a ainsi créé les conditions d’une reddition radicale des comptes dont certains de ses affidés vont difficilement s’échapper.Il s’y ajoute que le gaz et le pétrole seront d’exploitation à partir de l’année prochaine et Macky n’assistera ainsi qu’au début des opérations.

Et il n’est pas sûr que les investisseurs et partenaires du Sénégal fassent suffisamment confiance à une forme d’opposition qui conquiert les cœurs d’activistes de la trempe de Kémy Séba, Nathalie Yam, etc. Et la constitution dans tout cela ? Le Président Sall vient de dire dans une interview dans le ‘’New-York Times’’ que le verrou juridique ne s’oppose pas à sa candidature. Un pas de plus, selon beaucoup, dans la confirmation du fait qu’il va déposer sa candidature. Cependant, le doute est toujours permis. Car, Macky qui ne compte pas seulement sur ses partisans mais également et énormément sur ses alliés et partisans, ne va pas forcément céder au diktat de son entourage. Il lui est encore possible de s’affranchir des pressions et de choisir la meilleure solution pour tous. Car, déposer une troisième candidature ne signifie nullement gagner les élections…

Assane Samb

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