« Si j’étais Pape Alé Niang… »

Si j’étais Pape Alé Niang…
J’aurai mis en avant ma santé, ma famille… Je me serais reposé. J’aurais repris des forces. J’aurais laisser le temps passer (un laps de temps).
Pendant ce temps dont la durée dépendrait de l’évolution de ma santé, j’aurais promis de faire un live sur les circonstances de mon arrestation et les conditions de ma détention.
Tout le monde aurait attendu ce live. J’aurais expliqué que ma santé s’est détériorée en prison, que je ne me suis pas tu, mais c’est plutôt parce qu’ils m’ont moralement et physiquement atteint au plus profond de mon âme, de mon esprit et de mon corps, que c’était leur but… mais qu’avec le soutien de la famille, des amis, de la presse entière et des sympathisants, Allah m’a donné la force de résister et de survivre à cette épreuve qui visait à me réduire au silence.
J’aurais ajouté que je m’en suis sorti encore plus fort et plus engagé aux côtés des sénégalais qui se sentent opprimés, du contribuable qui voit sa contribution à l’effort de développement anéantie par les « prédateurs de la République », du citoyen dont les droits sont bafoués, des familles des victimes qui attendent toujours que justice leur soit rendue…
Enfin, j’aurais pensé aux gens qui, pendant plus d’un mois ont abandonné leurs postes pour être constamment à mon chevet, délaissant leurs familles, faisant le tour des familles religieuses, des cabinets d’avocat, se battant dans la rue, dans l’hémicycle, dans les réseaux sociaux, au prix de toutes les invectives, de tous les commentaires insultants et de toutes les accusations fallacieuses.
Je leur aurais rendu visite (si ma santé me le permettait), pour les remercier. J’aurais épargné mon épouse et mes enfants d’un nouveau « kidnapping » qui aurait été intenable pour eux.
MAIS JE NE SUIS PAS PAN.
Il est lui, avec ses convictions, ses passions, SON DESTIN : celui d’entrer (ou de rester) dans l’histoire, à sa manière.
Force à toi cher confrère. Nous remettrons cela, malgré tout, pour que tu nous reviennes, plus FORT et plus RESPONSABLE.
CONFRATERNELLEMENT
Par Abdou Junior Diouf