Cinquante-cinq voix. C’est le nombre de voix que le Groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a obtenu en soumettant sa motion de censure à l’Assemblée nationale. Ce qui voue à l’échec sa tentative. Mais, cette tentative de Yewwi-Askan Wi, a aussi suscité un autre problème.
Dès le début des débats, Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly avait annoncé la couleur: «Ce que nous déplorons, c’est le manque de considération de nos collègues de Yewwi. Ils ne nous ont ni informés, ni associés. Même les non-inscrits n’ont pas été associés. Je suis allé leur demander ce qu’ils comptent faire. Mais ils n’ont rien voulu me dire. Donc, puisqu’ils ne m’ont rien dit, je m’abstiendrai de voter cette motion de censure», a déclaré le député devant l’auditoire, un brin surpris.
Au terme de l’opération, avec 55 voix favorables
«Cette motion de censure nous est arrivée comme ça. Nous estimons que l’opposition doit avoir un minimum de concertation si nous voulons atteindre nos objectifs politiques», peste le député Mamadou Lamine Thiam. Le président du groupe parlementaire Wallu Sénégal ne digère pas, lui non plus, cette « incartade » du « partenaire » Yewwi. «N’ayant pas été consultés, n’ayant pas été impliqués, nous avons estimé que nous devions nous abstenir», indique-t-il.
Mamadou Lamine Thiam souligne que leur abstinence ne signifie pas dire qu’ils sont avec le gouvernement. Mais cela ne veut, non plus, pas dire que « nous suivons n’importe quoi », indique le cacique du Parti démocratique sénégalais. Il précise cependant, que les responsabilités seront situées. «Nous en tirons les conséquences politiques», promet-t-il.
Youssouf SANE